La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 30 juillet 2018

Témoignage

À Jean-Marc.
Signé : le boxeur

L’enfance est une période d’insouciance,
de découverte (de tout) et d’apprentissages.

Certains enfants, on leur a saccagé cette période,
comme ça, « pour leur bien »,
peut-être aussi parce qu’on ne supportait pas de les voir heureux.

Ces enfants, une fois adulte,
n’auront plus jamais la possibilité de vivre une telle période.

Adultes, ils sont blessés (intérieurement et, parfois, physiquement) et handicapés
(manque et vide de ce qu’ils n’ont pas pu expérimenter, vivre, goûter
et aussi, à cause d’une carence affective, d'éventuels traumatismes, etc.)



Dernièrement, à l’endroit où on peut laisser et prendre des livres,
je suis tombé sur celui de Christophe Dejours.
La dernière partie de son essai m’a pas mal remué-secoué,
lorsque l'auteur aborde le sujet de la virilité.


Contrairement à ce qu’on croit a priori,
il y a rarement une cause à un malheur,
mais plusieurs causes et facteurs concomitants.


Une confidence est une démarche peu virile, j’avoue :
Durant mon enfance, jusqu’à l’âge de 17 ans et demi,
l’une des causes de ma souffrance provient de l’esprit viril ambiant.

Ces salopards et connasses virils m’ont gâché ma joie de vivre
et, pire, m’ont coupé mes élans,
quels qu’ils soient (hormis lorsqu’ils convenaient à ce qu’ils voulaient eux),
au fur et à mesure de leur émergence,
à force de coups, de brimades et injures incessantes ;
bref, avec une brutalité inouïe et l’impossibilité d’en parler,
ni de s’expliquer, ni de demander des explications, rien.
Fais ce qu’on te dit, comme on te le dit,
et subis les coups sans pleurer.
Tais-toi, on ne veut pas t’entendre.
Par-dessus le marché, ils aiment enfermer les gens :
j’étais puni 3 semaines sur 4.
Pour ma vie sociale (sortir jouer avec les potes), ce fut carrément néfaste.

On se comporte avec certains enfants
comme on scierait certaines branches d’un arbre
pour qu’il prenne la forme qu’on veut qu’il ait.

Et le procédé a été semblable à l’école :
avec des punitions, parfois injustes,
bien qu’avec beaucoup moins de brutalité,
et davantage d’écoute et de respect (par certains),
mais aussi d'hypocrisie ou d'indifférence (par les autres).

Les virils, femmes comme hommes, aiment humilier et rabaisser l’autre,
même leurs proches, surtout s’ils sont sensibles et créatifs, curieux et affectueux ;
c’est leur façon de ressentir du plaisir, et de se sentir fort et adapté, en droit de.

Les virils préconisent le dressage.
L’éducation, la pédagogie, la patience, la compréhension,
c’est pas leur truc.

Ne jamais leur dire que vous les aimez, en le leur démontrant,
ils vous tortureront à cause de cela.

Ne jamais espérer qu’ils vous aimeront
car, autrement, vous finirez par vous suicider.

Ils sont incapables de sentiment, mais sont très possessifs.

Je me rends compte que j’ai la colère,
détestant les virils, hommes comme femmes.
Pour moi, ce sont des monstres suceurs d’innocence et de sensibilité.

Ils méprisent l’intelligence et l’amour (et ce qui va avec, comme l’entraide, etc.)

On dirait que ce qui les stimule, dans leur non-vie, c’est de voir autrui en baver.

Attention à tout ce que vous dites, même d'insignifiant,
ils sont très susceptibles et rancuniers.

Ces "gens" ne se laissent impressionner que par l’argent, le modèle de voiture,
la dimension de la maison et de leur queue.

Ils ne peuvent formuler une phrase sans, pour le moins, exagérer,
ou ajouter un élément ou en enlever, quand ils ne mentent pas effrontément,
ceci afin de se donner le bon rôle et démontrer combien ils font bien comme il faut.

Les hommes virils, pour la plupart, sinon tous,
soit ils ont refoulé leur homosexualité,
soit ils luttent contre leur envie de rapport homosexuel, ce qui leur fait honte socialement,
soit ils mènent une vie d’hétéro, éjaculateur précoce ou moitié impuissant,
gros-porc-j’saute-sur-tout-c’qui-bouge-qu’j’méprise-ensuite.

Beaucoup d'entre eux/elles sont des « désaffectés »,
des sans-âme qui se sont débranchés, excisés, l’émotion,
des indifférents et insensibles, des démons sadiques experts et patentés.
Bref, ce sont des malades mentaux dépourvus d’affect et d'empathie,
de dangereuses personnes dénuées de toute pitié
(tu parles qu’ils comprennent des termes comme compassion, respect, solidarité, égalité, etc.)

Ils considèrent comme virils de ne plus rien éprouver face au malheur d’autrui,
quels « courage et fermeté » !

Les virils sont lâches, dès qu’ils se retrouvent seuls.
Sans la force de leurs coups de poing, sans arme ni autre,
en face à face, ils perdent toute contenance.
Ils sont incapables de spontanéité.
Ils n’ont aucune répartie.
Ils sont vides à l’intérieur, ça sonne creux,
y a que des chiffres et des désirs de vengeance ou d’agression,
des ambitions, des idéaux de perfection glaçants l’âme et l’esprit,
et des fantasmes de domination et d'humiliation,
avec, par-ci par-là, des images porno gores.

Ils sont incapables de se remettre en question.
Il y a longtemps qu’ils ont refoulé leur culpabilité qui affichait « surcharge ».

Avec eux/elles, la conversation est très limitée.
Ils détestent lire,
mais considèrent important d’écouter le TVinfoshow et la météo.
Ils ne comprennent rien à rien, mais votent toujours pour la droite ou l’extrême-droite.
Le néolibéralisme, ils sont sûrement pour, surtout s’il y a davantage d’esclaves,
et de migrants à tabasser.

L’avis des autres, leurs idées et réflexions, ils s’en foutent royalement.


On croit que c’est une affaire d’hommes, la virilité,
mais, si tout ça, cette banalisation et normalisation du mal, est effective,
c’est bien parce que de nombreuses femmes y participent, activement.

Beaucoup de femmes, dont des prostituées, savent comment manipuler
ces immondes virils, car, étonnamment,
ces crétins obéissants de la brutalité,
si vous leur touchez les organes génitaux avec savoir-faire,
ils deviennent de doux agneaux qui bêlent leur mère,
en suant à grosses gouttes puantes.
Et là, vous obtenez ce que vous voulez de ces limaces.

On peut aussi les manipuler facilement avec la bouffe :
ils sont obsédés par le manger et le boire de l’alcool,
tout en étant incapables de se cuire un œuf au plat,
sauf les femmes qui, elles, cuisinent par devoir,
sans attention ni amour,
sans art ni plaisir ni intention de faire plaisir.

Le plaisir des virils est sadique.

Les virils ont besoin d’appliquer à eux-mêmes une discipline de fer,
en imitant des modèles de référence et d’identification, comme Hitler par exemple.
Mais comme ils parviennent rarement à s’y tenir, à leur discipline,
ils l’imposent aux autres, avec rage et fermeté.

Si vous avez affaire à un(e) viril et qu’il vous malmène :
surtout n’implorez pas la pitié,
il/elle va jouir,
et vous maltraiter davantage.
Partez,
fuyez le plus loin possible de ce sbire de Satan,
ou n’hésitez par un instant à lui péter toutes ses dents et sa tronche de facho.

C’est durant les spectacles de matchs de foot
que se réunit la plus grosse concentration de ces abominations de la nature.

Et maintenant, on est en phase de normalisation de l’esprit viril.

Comme l’a écrit C. Dejours : le vice est devenu vertu.

Vivement demain !

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8 commentaires:

  1. Salut,
    quand j'étais ado on ma fait chier, personne n'avait de bonne chose a dire y compris pour moi, mais bon 1 mètre 80 pour 80 kilo , quand j'ai fait m'a ts alors la sa a changer... On me faisait moins chier, je faisais plus pitié et j'étais moins honteux alors que sa explosé...Finalement je me suis fais des Amis que je revoie mais comment évoluer dans notre société avec les média qui font pitié avec la téléréalité avec ses connards qui pourrissent qu'importe la gravité... J'en connais pas mal qui aurait été surement mieux sans de sacré connard qui frappe sur leur femme maintenant et qui crie au gorille devant les bleu finaliste....Bref, un classique qui fait du bien a fond!!!!
    https://www.youtube.com/watch?v=stHRnMQt_fw
    Bizz et merci pour tes textes @++ :))

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    1. Touchant ton message, Cres.
      Tu poses La question "... comment évoluer dans notre société..."
      J'vais aller écouter la muse, mon grand (j't'embêterais pas, compris)
      ;))

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  2. D'ailleurs on m'as laissé tranquille en tous cas c'est comme ça que je le voit..ou peut être le début de l'alcool les medocs et le shit qui m’ont rendu comme si tous couler sur moi sans que je ressent l'envie ou l’intérêt de les écouté.. bonne nuit

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    1. Peut-être les deux à la fois : tu avais changé, et tu t'en fiches davantage...
      Et t'as bien raison
      Bon jour à toi, Cres

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  3. Eric,
    Merci pour ce texte, cette parole simple et fondamentale.
    En effet le système cultive les contradictions mais bizarrement ça penche toujours du même côté, alors on se bâti un mode de fonctionnement à nous qui nous permet d'avancer.
    @+

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    1. :)) mais♪, mais♪, mais♪, de quel côté est-ce que ça penche ♪ ?

      Ouais, "un fonctionnement à nous".
      On fait comme on peut, au mieux, en ouvrant les yeux et,
      autant que se peut dans ce merdier, le coeur un peu aussi.
      Ciao Thierry


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  4. Bonsoir Eric,
    ça va? c'est des pervers, manipulateurs narcissiques? j'avais lus un article la dessus.Ils y à tant de gens ainsi que pour finir on devient encore + méfiants moi ça me fait peur parfois...On c'est plus à quoi ni à qui se fier.
    Te souhaites une chouette soirée

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    1. Manipulateurs narcissiques, souvent ; une tendance et une attirance
      pour la perversion, oui, ils aiment souiller, salir, dévaloriser, dégrader,
      le beau, le pur, le sensible et l'innocent.
      "On devient plus méfiant", effectivement.
      Ne plus savoir à qui se fier = c'est pénible.
      Bon jour Lucette

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