La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 28 juillet 2018

Défis de l'humain

Chaque être humain incarne un résultat
de la culture au sein de laquelle il grandit et vit.
L’incontournable influence de l’omniprésente Mère-Culture.
Autour du dix-huitième siècle, certains scientifiques se demandaient
comment serait un humain ayant grandi hors influence de Mère-Culture.
Ils se sont intéressés aux tribus évoluant hors civilisation,
mais ils se sont rendus compte que ce n’étaient pas des sujets d’étude valables
puisque dans ces tribus traditionnelles les indigènes sont influencés
par leur propre culture (mode de vie, croyances, rites, coutumes, etc.)
Ils n’ont trouvé que ce qu’ils ont nommé « les enfants sauvages » comme sujets d’étude,
puisque ces enfants avaient échappé à l’influence des autres humains.
Si, à mon avis, leur travail est peu intéressant (s’étant évertués à civiliser ces enfants),
il en ressort qu’effectivement l’humain n’est que le produit de Mère-Culture,
que son activité psychique est due à son rapport avec la culture.

Mère-Culture résulte d’un Rêve d’hommes ;
d’hommes se voulant virils.

Rappel :
ce concept abstrait de virilité doit impérativement être distingué de la masculinité ;
masculinité qui est le propre, la caractéristique, de l’énergie de l’homme,
par opposition à l’énergie féminine, de la femme. La femelle et le mâle.
Le terme « viril » n’a été employé qu’à partir de 1496 (dictionnaire de la langue française),
notamment pour exprimer « le courage de l’homme » et aussi « sa fermeté ».
Qu’est-ce qui fait qu’à partir de la fin du XVème siècle
on a préféré parler de virilité, un nouveau terme,
que de masculinité, ou simplement de courage ?
Il est intrigant et anormal que « viril » n’aie pas de pendant féminin :
seul un homme adulte peut être considéré comme viril.
Mesdames réagissez,
les femmes ne seraient pas capables de courage et de fermeté ?

Christophe Dejours a écrit :
La virilité se mesure précisément à l’aune de la violence
que l’on est capable de commettre contre autrui (…)
Est un homme, est un homme véritablement « viril », celui qui peut, sans broncher,
infliger la souffrance ou la douleur à autrui, au nom de l’exercice, de la démonstration
ou du rétablissement de la domination et du pouvoir sur l’autre ; y compris par la force.


Selon mon point de vue :
cette maladie de l'âme, la virilité, touche également les femmes, de plus en plus ;
un exemple avec cette vidéo tournée à Guantanamo où l’on voit femmes et hommes
humilier, maltraiter et torturer des prisonniers ; Mme Merkel en Allemagne ;
des femmes flics qui se la jouent « je suis l’autorité, on ne discute pas » ;
des femmes responsables d’équipe qui se révèlent castratrices (sens psychanalytique) ;
des femmes soldats ; etc.
Et il y a des femmes qui n'adhèrent pas à cet esprit viril,
restant féminines et faisant preuve, discrètement, de courage et de fermeté,
que ce soit avec leurs enfants ou au travail, par exemple.

Cesse de geindre,
ne fais pas la femmelette.
T’es un homme,
sois viril et tais-toi.

L’être humain, contrairement aux autres animaux, peut,
s’il le souhaite et le veut vraiment,
mais uniquement lorsqu’il parvient à se satisfaire
et à être responsable de l’assouvissement de ses besoins fondamentaux,
et s’il a développé ses capacités tant émotionnelle qu’intellectuelle,
alors et dans ces conditions, il peut continuer à croître, grandir,
se perfectionner, s’épanouir, devenir créatif, se surprendre (lui-même)…
S’épanouir inclut le fait d’être connecté avec – à l’écoute de –
son essence profonde (aspirations de l’être ou vraie personnalité).
L’être humain, pour croître, doit contrer sa propre mécanicité
en prenant conscience de sa façon de fonctionner,
afin de parvenir à changer certains réflexes et habitudes s'avérant vains,
insatisfaisants, voire malsains ou malfaisants (pour autrui et l’environnement).
Ce changement, ce nettoyage ou purification,
implique d’avoir procédé à un tri intérieur,
pour reconnaître ce qu’il a appris et imité de Mère-Culture
(influences parentale, scolaire, sociale, politique, religieuse
et aussi, artistique, musicale, distractive, etc.)

L’être humain est donc capable de changer certaines choses en lui-même.
Qu’il en ait conscience ou non, l’humain tend au perfectionnement de soi,
ou, pour le moins, à se sentir épanoui.
Cependant, la plupart des humains confondent la « réalisation de soi »
avec l’ « ambition égotique ».
Un indicateur sûr pour distinguer l’un de l’autre :
- l’ambition apporte des moments de jouissance et/ou d’exaltation,
et une inflation de l’ego, lorsque la roue tourne favorablement,
mais cela ne satisfait pas la personne en profondeur,
celle-ci en voulant toujours plus (d’argent, de pouvoir sur autrui, etc.)
Une personne ambitieuse génère des interférences relationnelles
parce qu’elle se considère en compétition avec les autres.
La quête du pouvoir finit par posséder l’humain,
un peu comme une drogue dure.
- la réalisation de soi suscite un profond sentiment de satisfaction,
de fierté légitime et de joie de vivre. On devient indépendant,
en recherchant le plus d’autonomie possible.
Ce sentiment de satisfaction d’être rend l’humain plus compatissant,
tolérant, conciliant, lucide et juste, impartial, créatif et intuitif.

Un être humain en conscience de soi et du monde devient davantage qu’un animal,
c’est-à-dire davantage qu’un « petit homme » obéissant et mesquin.
 




Constat général sur notre société si vile civile et virile

Le Système nous fait stagner au niveau 2 et 3 ou, au mieux, 4,
de la satisfaction des besoins êtriques (pyramide de Maslow).

Depuis ~1975, en France, la classe moyenne se voit appauvrie, malmenée,
et elle doit faire face à davantage de contraintes, restrictions, règles et interdits,
ce qui fait régresser au plan de la survie (quand on se soucie des fins de mois,
on ne pense pas à la réalisation de soi).

Ce Système se révèle :
- anti croissance (de l’humain)
- anti évolution (de la civilisation)
et, pire,
- anti santé et bien-être
- anti développement de l’intelligence
- anti développement de l’amour (qui ne peut s’établir
que suite à un préalable respect d’autrui ;
or, comment respecter autrui dans un climat de compétition exacerbé,
climat généré, voulu, par le Système ?)
- anti créativité (on doit vivre comme avant mais en "mieux" soit,
en plus technologique, rapide, rentable et confortable).

En gros, voilà ce contre quoi se confronte l’humain actuel ;
sans aborder les sujets de l’état lamentable de la planète,
de la surpopulation humaine,
de la disparition des animaux sauvages,
de la réaction de la Terre (changement climatique,
montée des eaux, tempêtes et ouragans violents, etc.),
des déchets enfouis dans l’océan, dans les montagnes, qui,
un jour ou l’autre, contamineront davantage l'environnement,
des centrales nucléaires qu’il faudra bien arrêter (avant des catastrophes, si possible),
etc.

Et les Shadocks pédalaient, pédalaient,
hypnotisés qu'ils étaient
devant de belles et scintillantes carottes d'or brandies par les riches.
 
Et les Shadocks pédalaient, pédalaient,
au rythme du discours de leurs présidents qui promettaient, promettaient…


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5 commentaires:

  1. Eric,
    Passionnant article sur la virilité une fois de plus. Je partage tout à fait ces réflexions. Je pige pas tout mais ça me parle. Merci de me permettre de mieux comprendre ce qui m'interroge parfois.
    @+

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    1. C'est un point sur la situation d'un humain du XXIe siècle,
      sur ce qu'il doit dépasser, transcender, ou simplement assainir.

      Concernant la virilité, je l'associe de plus en plus à une incapacité,
      ou une non-volonté, d'éprouver ce que subit l'autre
      (manque d'empathie et de compassion).
      Genre : "fais fi de ton émotivité, de ce que tu ressens, sois viril !"
      Et les monstres furent...

      A + Thierry

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  2. Bien que je rebondisse sur le com de Thierry, je m'adresse à tous (ceux qui passent par ici) :
    quand on ne comprend pas, on peut demander, de préciser ou d'expliquer
    ou bien, on fait part du passage difficile à saisir, etc.
    Oser questionner. Oser demander.
    Se comprendre les uns les autres est important, je trouve.

    Ces dernières années, on m'a fait plusieurs fois cette remarque "je ne comprends pas tout",
    et je reste, ensuite, avec la question "mais qu'est-ce que la personne ne comprend pas, quel paragraphe, à quel sujet, quoi au juste ?"

    Un point à ajouter aux défis de l'humain : mieux communiquer.

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  3. Bonsoir Eric,
    de retour de vacances alors je profites de lire tes publications très intéressantes.
    L'homme à toujours eus une étiquette de viril et pas la femme,tout ça c'est dus à la mentalité de l'époque mais qui reste encore , moi je me verrais pas femme flic sans jugement car il y en à des compétentes mais ça reste mon point de vus. Les femmes restent + fragiles surtout physiquement et cela à été bcp prouvés par des scientifiques.
    Moi suis pas viril (petit brin d'humour)
    Bonne soirée:-)

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    1. Bonsoir Lucette,
      Je trouve bien que des femmes intègrent la police, pour autant qu'elles y imposent la force et les caractéristiques de leur féminité ; c'est comme en politique. Seulement, il y a certaines femmes qui veulent prouver qu'elles font aussi bien que les hommes et, consciemment ou non, elles adoptent l'esprit viril.
      ;)

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