La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 29 juillet 2018

Idéal et bien-être

Pour se comprendre les uns les autres,
poursuivons sur le thème de l'ambition et de la réalisation de soi.


Distinguer n’est pas opposer

Ambition et réalisation de soi ne sont pas antinomiques, ils ne s’opposent pas ;
on peut être ambitieux et avoir envie de s’épanouir.


Distinction

- L’ambition concerne notre relation au monde extérieur,
il est donc question de notre rapport avec les autres
ainsi qu’avec les normes et coutumes sociales.
L’ambition est à rattacher avec la personnalité sociale, le moi-je, l’ego.

- La réalisation de soi est affaire individuelle.
Cela concerne donc notre rapport avec notre monde intérieur :
avec nos aspirations profondes, nos valeurs, notre Rêve, notre désir essentiel.
Le besoin de réalisation de soi provient de l’être, du Soi, du noyau permanent en chacun.


Autant l’ambition que le désir de s’épanouir sont importants

Par exemple :
un(e) jeune adulte, dès ~15 ans (après la puberté),
a besoin de développer et affermir sa personnalité (sociale).
Les jeunes gens ont des ambitions liées à leurs aspirations profondes
tout comme à leur personnalité qui s’affirme.
L’ambition leur permet d’avoir des buts, de se donner une orientation à suivre.
Les jeunes ont des défis à relever, des "choses" à se prouver et à prouver aux autres.

Logiquement, on est d’abord ambitieux (faire sa place dans ce monde),
puis, une fois satisfait (avoir un logement et de l’argent pour acheter à manger),
on ressent ou non le besoin de s’épanouir et de continuer à croître.

Comme un arbre, chacun, au plus profond de soi,
ressent ou non le désir de donner son fruit propre.


À réfléchir par soi-même

L’ambition est liée à l’idéal.
(Sans entrer dans le débat : faut-il ou non entretenir des idéaux ?)
plus mon idéal est élevé, plus je me rends la vie impossible.
De la sorte,
il s’agit de veiller à ce que l'idéal soit accessible, atteignable,
réalisable concrètement dans ce monde tel qu’il est (monde naturel et humain).
Il vaut donc mieux avancer par étapes : avoir un "petit" idéal,
l’atteindre (sentiment de réussite),
pour se sentir fier et satisfait (en profondeur),
puis convenir d’un nouvel idéal à atteindre, si souhaité.
Car, si l’on se fixe d’emblée un idéal élevé,
on va inévitablement se confronter à des sentiments consécutifs
d’échec et d’insatisfaction ; et encore, on sera plus enclin, tenté,
de vendre son âme au diable pour parvenir à ses fins.

Plus mon idéal est élevé ou irréalisable, plus je plonge dans mon propre enfer
(relation malsaine avec soi-même, nombreuses frustrations, mépris de soi,
colère, incompréhension, déprime, haine des autres qu’on accuse de…, etc.)


Le danger de l’ambition

Si, une fois atteint son but, on se maintient dans l’élan ambitieux,
en continuant à l’alimenter, en voulant davantage,
l’esprit se retrouve comme absorbé et envahi par l’ambition ;
je veux dire qu’on va entretenir une relation obsessionnelle avec l’ambition,
en se laissant entraîner dans le courant du toujours plus
et de la permanente insatisfaction (profonde),
courant dans lequel les moments jouissifs s’alternent
avec des moments de fortes contrariétés et frustrations déprimantes
(c’est le principe de la maniaque-dépression).

Se contrôler ou, mieux, se maîtriser, consiste (dans ce contexte)
à savoir contenir et mettre des limites à ses ambitions car, autrement,
nos actes et entreprises, ainsi que notre regard sur le monde,
ne seront plus que fonction de l’ambition,
c’est pourquoi j’ai établi un parallèle entre l’ambition et la prise de drogue dure.
Avoir goûté et pris quelques fois de la cocaïne ou de l’héroïne n’est pas grave,
mais lorsque le produit devient le maître (suite à une prise régulière),
c’est grave et malsain dans le sens que la personne n’agit plus, ne vit plus,
que pour satisfaire son besoin de drogue. Dépendance au produit.
Le produit devient le maître et la personne, son esclave.

On peut devenir dépendant de son ambition comme d’une drogue.
On parle dans ce cas d’ambition démesurée, par exemple.

Dans notre Système, par exemple dans le milieu professionnel,
l’ambition permet d’accéder à des postes de cadres,
ce qui procure à la personne un sentiment de « réussite sociale » ;
mais, le plus souvent, elle se fait happer par la quête insatiable
du pouvoir sur autrui. Et elle ne se sent pas heureuse.


Une autre distinction

- Mon ambition me confronte aux autres, que je perçois comme des adversaires.
Par exemple : si je veux devenir le DRH d'une entreprise, que je le veuille ou non,
je vais me retrouver en lutte contre tous ceux qui convoitent le poste.
L’ambition encourage la compétitivité entre les uns et les autres.

- Mon désir de m’épanouir ne me confronte pas aux autres ;
je n’aurais à me confronter aux autres
que dans le cas où on voudrait m’empêcher de me réaliser.
Par contre, mon élan de croissance peut se retrouver jugulé
par les règles et normes sociales soit, par le Système.


Qu’est-ce que la réussite ?

Comme l’a justement distingué Lucette (en com),
il s’agit de préciser si l’on parle de réussite sociale,
selon les critères et normes sociaux en cours,
ou si l’on parle du sentiment de réussite,
selon un critère de satisfaction propre à chacun.

La réussite est liée à l’idéal et à l’ambition.
Sans ambition ni idéal on s’en contrefiche de la réussite,
on n’y pense même pas.

Une réussite sociale en fiche plein la figure aux autres, certes,
mais est-ce que cela satisfait durablement la personne,
la rendant épanouie par exemple ?
Pas forcément, n’est-ce pas ?

Le sentiment de réussite intérieure est discret,
n’ayant pas besoin d’être mis en scène ni d’être validé
par les autres, par le Système, par un prix Nobel.

Le fait est qu’une personne peut se sentir bien avec elle-même et les autres,
tout en menant un mode de vie que l’on qualifierait de « pauvre ».
Je veux dire qu’une personne,
à cause de son apparence et de son détachement de l’ego,
peut faire pitié de prime abord ; alors que, si on prenait le temps de la connaître,
on pourrait être surpris de constater que cette personne est beaucoup plus épanouie
qu’un politicien avec une rolex au poignet et un jet privé dans son garage-palace.

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4 commentaires:

  1. Bonsoir Eric,
    je me permets de te dire (tu) J'aime bien ton dernier paragraphe. Ayant côtoyé différents milieu autant que des personnes aisées riches, des intellectuelles, des personnes sans formations et modestes, j'ai trouvé + intéressant les conversations avec les modestes personnes, je les trouvais + épanouies que les personnes qui avaient réussis dans leurs vie professionnel et matérialistes car pour eux (elles) ils cherchaient la perfection et ils en voulaient toujours + en négligents le reste de + important dans la vie avec les humains surtout.
    C'est complexe comme sujet mais je dirais que trop idéaliser c'est pas bon du tout!
    Chaque humain verra son idéal différemment selon aussi son éducation.
    Bonne soirée Eric
    (j'ai pas de rolex mais une bonne marque Suisse:-))

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    1. :)) Schmolitz (j'sais pas comment ça s'écrit)

      Intéressant ce que tu décris.
      La quête de la perfection...
      Oui, on voudrait que l'extérieur soit parfait, comme on le voudrait,
      alors qu'à l'intérieur...

      Merci pour ce témoignage Lucette, bon soir

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  2. Eric,
    Bien être ou mal avoir ?
    La rolex décomplexée contribue au détachement de l'ego.
    On s'y retrouve comme on peut ou on s'y perd, c'est selon.
    Bonne journée.

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    1. Aah, c'est pour ça que je n'ai plus rien !

      Il arrive qu'il faille se perdre...
      pour mieux se retrouver.

      A + Thierry

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