La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 9 décembre 2017

Dimension ésotérique

Concernant les connaissances, apprendre, il existe deux approches :
- l’exotérisme, l’enseignement public, les savoirs accessibles à tout le monde ;
- et l’ésotérisme, un enseignement ayant mauvaise presse,
servant à s’étudier soi-même et à mieux comprendre le monde.
Un exemple religieux pour bien comprendre ces deux approches complémentaires :
l’exotérique cherche à l’extérieur des démonstrations, preuves, manifestations, de Dieu,
alors que l’ésotérique les recherche à l’intérieur de lui-même.

La tendance générale tend à comprendre les histoires
en les associant à des événements extérieurs.
On pense qu’elles racontent le monde.
Ce qui est souvent le cas.
Mais pas seulement.
Les histoires, contes et autres, de qualité
peuvent également nous aider à comprendre notre fonctionnement,
c’est-à-dire à mieux connaître notre personne avec sa psyché, sa vie intérieure ;
elles servent ainsi à mieux s'étudier et se comprendre soi-même,
un soi-même que conduit une légion de « moi ».

De la sorte, lorsqu’on lit une histoire ou qu’on regarde un film de qualité,
on peut l’appréhender notamment en s’identifiant à un protagoniste ou à une situation,
et on peut, aussi, intérioriser tous les protagonistes et situations de l’histoire.
Un exemple avec le film « The Matrix »,
qui raconte la guerre des machines contre les derniers humains,
comme, dans la vie, l’opposition entre les progressistes pollueurs et les autres,
et comme, en nous-mêmes, psychiquement,
l’opposition entre la part mécanico-indifférente rudoyant la part fantaisiste-sensible.


La force de plusieurs histoires, mythes et contes,
consiste en le fait qu’il en ressort de la sagesse,
une morale (de conscience), une leçon.

Un exemple supplémentaire avec l’histoire de la « Belle et la Bête ».
Extérieurement, socialement,
la morale de ce conte pourrait nous rappeler de ne pas se fier aux apparences,
car sous le pire aspect peut se dissimuler le meilleur ;
et vice versa, parfois.
Souvent.
En même temps, sur un autre plan, en ramenant tout à soi,
intérieurement ce conte nous renvoie à notre propre bestialité,
à notre ombre, à ce que nous refoulons, dissimulons et contenons.
Nous luttons pour que notre bête intérieure reste enfermée dans un cachot,
et elle y devient de plus en plus hideuse, incontrôlable, dangereuse, folle.

La Belle de l’histoire pourrait illustrer l’idéal du moi, gentil et poli,
que l’on veut le plus "normal" et à la mode possible, conforme.
À l’extérieur, nous rendons tout prévisible, calculable, rentable,
alors qu’à l’intérieur de chacun la bête maltraitée attend son heure.

On s’efforce d’être civilisé, présentable et convenable, comme la Belle ;
mais la Bête en chacun de soi se manifeste au moindre relâchement
notamment quand on est saoul ou encore, contrarié,
lorsqu'on ressent le manque d’un produit, etc.

Ce conte, au niveau ésotérique,
nous invite à nous intéresser à notre bête intérieure,
et à apprendre à la connaître, à ne pas en avoir peur,
à ne pas la mépriser et, pour y parvenir,
à s’y intéresser, l’approcher, l’apprivoiser.

En nous-mêmes, la part voulue belle, mentale et apprêtée pour plaire,
devrait s’intéresser à l’autre part contenue, naturelle et primitive,
afin, nous dit le conte, de découvrir,
dissimulée dans l’ombre,
derrière ce que, de prime abord, on juge déplaisant,
la bonté !
La véritable Beauté.

C’est la Bête qui apprend à la Belle à discerner
entre l’illusion apparente et la profonde noblesse d’âme !


Vivre sa jeunesse à vouloir être la plus belle,
et se retrouver, quelques trente ans plus tard,
à ne plus pouvoir dissimuler les traits qui s'imposent de la bête aliénée.


La belle et la bête, en soi-même, sont à réconcilier ;
ou, pour le dire autrement, le primitif et le civilisé.

* * *

En résumé, pour apprendre,
se rappeler qu’il y a toujours, au moins, deux dimensions :
l’exotérique et l’ésotérique.

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2 commentaires:

  1. Salut Eric,
    je me questionne, si je me mets a la place de l'autre, c'est être égoïste de l'empathie, exemple, un ami va mal, je le console en me mettant a la place de son "ennemi", c'est quoi?
    Un peu confus mais merci psy Eric et a bientôt :)

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    1. Se mettre à la place de son "ennemi",
      c'est tenir le rôle de "l'avocat du diable" (comme dit l'expression).
      Cela peut s'avérer utile pour l'autre.
      (Mais ai-je compris la question ? Tu veux dire, par exemple,
      se mettre à la place de son conjoint en cas de dispute de couple ?)

      Se mettre à la place d'un autre n'a rien à voir avec l'égoïsme, me semble-t-il,
      cela permet de comprendre.
      L'empathie permet de "rejoindre" l'autre, de le comprendre "entièrement",
      non seulement avec la raison mais aussi avec les sentiment et sensation.
      (Ce qui serait égoïste consisterait à utiliser l'empathie pour, ensuite,
      contrôler ou nuire à cette personne, pour en tirer un bénéfice ou par intérêt, etc. Ce qui n'est pas ce que tu exprimes, me semble-t-il)

      :)) psy ou psi ou ips (comme hips)

      A + Cres

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