La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 26 décembre 2017

Récapitulatif et rappel de soi (G X)

Dans cette rubrique paraît une série d’articles portant sur la connaissance de soi,
articles se composant d’extraits de l’enseignement de G. I. Gurdjieff,
selon les notes prises par P. D. Ouspensky, l’un de ses élèves.

G. I. Gurdjieff tenait sa connaissance de la « tradition ancienne ».

Ma motivation : se désenvoûter (un max. d'entre nous). 

Soyez votre propre flambeau et votre propre recours.
– Sagesse orientale
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À ce moment du livre, P. D. Ouspensky fait le point
concernant ce qu’il apprend auprès de G. I. Gurdjieff :
Le premier (point) était la possibilité d’un changement de soi,
à savoir que l’homme, dès qu’il se met à s’observer « de la bonne manière »,
commence par là même à changer

(…)
J’étais très intéressé par sa description des rapports
entre les fonctions motrices et instinctives (…)
Il ressortait de ce qu’il disait que ces termes ne pouvaient s’appliquer de droit
qu’aux fonctions « internes » de l’organisme.
Respiration, circulation du sang, digestion – telles étaient « les fonctions instinctives ».

Les seules fonctions externes appartenant à cette catégorie étaient les « réflexes ». 
La différence entre les fonctions instinctives et motrices était la suivante :
les fonctions motrices de l’homme, (…), « doivent être apprises » ;
mais les fonctions instinctives sont innées.
(…)
L’une des principales propriétés du centre moteur, c’est sa capacité d’imiter.
Le centre moteur imite ce qu’il voit sans raisonner.
(…)
Ainsi, bien des choses s’étaient éclairées pour moi
à l’idée que chaque centre n’est pas seulement une force d’impulsion,
mais aussi un "appareil récepteur" travaillant à capter des influences différentes
et quelquefois très éloignées. (…)

Dialogue entre P. D. Ouspensky et G. I. Gurdjieff,
d’abord sur ce que Ouspensky vient de récapituler (ci-dessus) :
- Les fonctions instinctives et motrices peuvent-elles être gouvernées
par deux centres distincts ? demandai-je un jour à G.
- Oui, dit-il (Gurdjieff), et il faut leur ajouter le centre sexuel.
Ce sont les trois centres de l’étage inférieur.
Le centre sexuel joue le rôle de centre neutralisant
par rapport aux centres instinctif et moteur.
L’étage inférieur peut exister par lui-même,
parce qu’en lui les trois centres sont les conducteurs des trois forces.
 
Les centres intellectuel et émotionnel ne sont pas indispensables à la vie.
(…)
(...) pour plus de commodités dans le raisonnement, et surtout au début,
lorsque c’est l’explication des principes qui compte le plus,
nous les considérons comme un seul centre,
comportant différentes fonctions qui travaillent sur le même niveau.
 
Les centres intellectuel, émotionnel et moteur, travaillent sur différents niveaux.
Les centres moteur et instinctif – sur un même niveau.

Précisions concernant la conscience (de soi et du monde), par G. I. Gurdjieff :
(…) vous ne « pouvez connaître » la conscience qu’en vous-même.
Mais notez-le bien, vous ne pouvez la connaître que lorsque vous l’avez.
Et quand vous ne l’avez pas, vous ne pouvez pas reconnaître, au moment même,
que vous ne l’avez pas – c’est seulement plus tard que vous pourrez le faire.
Je veux dire que, lorsqu’elle reviendra,
vous pourrez voir qu’elle a été absente pendant longtemps,
et vous rappeler le moment où elle a disparu et celui où elle est réapparue.
Vous pourrez aussi déterminer les moments
où vous êtes plus près ou plus loin de la conscience.
Mais en observant en vous-même les apparitions et les disparitions de la conscience,
vous verrez inévitablement un fait que vous ne voyez jamais,
dont vous ne vous étiez jamais rendu compte,
c’est que les moments de conscience sont très courts,
et séparés les uns des autres par de longs intervalles de complète inconscience,
pendant lesquels votre machine travaille automatiquement.
 
Vous verrez que vous pouvez penser, sentir, agir, parler, travailler,
« sans en être conscient ».
 
Et si vous apprenez à « voir » en vous-même les moments de conscience
et les longues périodes de mécanicité,
vous verrez avec la même certitude chez les autres à quels moment
ils sont conscients de ce qu’ils font et à quels moments ils ne le sont pas.
 
Votre erreur principale est de croire que « vous avez toujours la conscience »,
de croire, en général, que la conscience est « toujours présente »,
ou qu’elle n’est « jamais présente ».
(…)
Et il y a différents degrés, différents niveaux de conscience.

Important, pour apprendre à se connaître G. I. Gurdjieff ajoute et résume :
(…) vous vous oubliez toujours,
vous ne « vous souvenez jamais de vous-mêmes ».
 
Vous ne vous sentez pas « vous-mêmes » :
vous n’êtes pas conscients de « vous-mêmes ».
 
En vous, "ça parle", "ça pense", "ça rit" ;
vous ne sentez pas : "c’est « moi » qui observe,
« j »’observe, « je » remarque, « je » vois.
 
Tout « se » remarque tout seul, « se » voit tout seul… 
Pour arriver à vraiment s’observer,
il faut tout d’abord « se rappeler soi-même ».
Essayez de vous rappeler vous-mêmes lorsque vous vous observez,
et plus tard vous me direz ce qui s’est passé, quel en a été le résultat.
 
Seuls les résultats obtenus pendant le rappel de soi ont une valeur.
Autrement, vous n’« êtes » pas dans vos observations.
Et en ce cas-là, quelle peut être leur valeur ?


2 commentaires:

  1. Je me suis oubliée pendant 20 ans, j'évitais de ressentir, d'exister, de voir, aujourd'hui la conscience revient peu à peu mais on en est pas toujours conscient justement...

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    1. T'as capté (l'enseignement), Vi, bonne compréhension.

      Ne t'en veux pas, fais la paix avec toi et avec tout ça ;
      si ça c'est passé ainsi c'est que cela devait être.
      Maintenant, découvres-toi, oses ton existence propre
      ;)

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