La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 20 juin 2022

Espérer... vivre

 


L’espoir, fait-il vivre ?

Quelques proverbes à ce sujet :

« L'espoir fait vivre ».
« Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ».
« L'espoir est le pilier du monde »
(! ... ? Ben ça alors !)


Les autres formes de vie et animaux, espèrent-ils quelque chose ?

Espérer... quoi ?
Puisque l'on vit – ce qui est merveilleux, extraordinaire – on ne peut qu'espérer... mourir la conscience en paix.

Le plus souvent, on espère ce que l'on n'a pas et/ou ce que l'on n'est pas. Profond sentiment d'insatisfaction.
En cas d'insatisfaction, plutôt que d'espérer, il vaut mieux réagir et agir,
en commençant par se remettre en question notamment concernant ses choix,
sa façon de se nourrir (corps, affect et esprit), son comportement et son mode d'être en relation...
Apprendre à se connaître et à oser dire NON selon son ressenti, quand nécessaire.

C'est lorsque l'on s’ennuie ou se sent insatisfait qu'on commence à espérer un mieux, autre chose,
un autrement ou un ailleurs. Par exemple : on espère s'améliorer ou que la chirurgie esthétique
nous rendra plus beau et désirable, ou que demain on devienne plus intelligent et riche, etc.
Inacceptation et rejet de qui l'on est, de comment Dieu (ce qui dépasse notre entendement) nous a fait.

Les croyants (d’une religion) espèrent que Dieu fasse ceci ou cela,
que Dieu reconnaîtra (quand ?)  les gens bons et les distinguera des autres,
et qu’après la mort il y aura un paradis ou, pour le moins, le purgatoire.

Lorsque l'on s’efforce d’être gentil, poli et conciliant, on espère, consciemment ou non,
une sorte de récompense : que les autres s’en rendent compte, qu’ils en soient reconnaissants,
ou qu’on plaise et soit apprécié par des "supérieurs" hiérarchiques,
que Dieu nous distingue et protège davantage que les autres, etc.

L'espoir signale qu'on peine à accepter ce qui se passe, ce qui est,
c'est-à-dire le déroulement des événements (dont on oublie souvent notre part de responsabilité).
L'espoir nous maintient dans l'inaction ainsi que dans l'abstraction (évoluer hors Réalité).
L'espoir, rend-il psychotique ?
Un bon exemple me semble être celui de la secte des transhumanistes qui renient l’œuvre de la Nature,
du Ciel et de la Terre (de Dieu), qui jugent l'humain imparfait, qui espèrent un humain obéissant
à « augmenter », et que les élites soient immortelles. Espoir de devenir des dieux.
Délire et mégalomanie.

L’espoir nous projette en avant, dans le futur – ce qui est rejet du présent, de "ce qui est ici et maintenant" –
avec le désir d’un mieux et d'un plus, ce qui ramène au sentiment d'une profonde insatisfaction.
L’espoir nous rattache de la sorte à des idéaux, des ambitions et désirs : j’espère qu’elle/il m’aime,
j'espère devenir P-DG (pour le moins) et être riche.
J’espère que mon enfant sera avocat et heureux dans une maison avec piscine. Etc.


Certains pensent sûrement : d'accord, l'espoir nous joue des tours, mais il y a l'espérance.
Selon moi, kiffe-kiffe, virevolte mentale. Certes, l'espérance comprend le sentiment de confiance en l'avenir,
ce qui est semblable à la foi, mais, pour le reste, l'espérance est pareil à l'espoir (cf. les définitions du dico).

Je vais jusqu’à penser, à ce jour (ce n’était pas le cas auparavant),
que l’espoir égare l’esprit et nous empêche d'agir avec bon sens ainsi que de réagir à nos dysfonctionnements
et face aux dysfonctionnements du Système sociétal ! L'espoir, rend-il docile ?
L'espoir nous fait accepter l'inacceptable, en se convainquant que demain sera mieux
grâce à on ne sait quel tour de passe-passe fantastique ou sinon, grâce à un sauveur.
Pensée magique de l'enfant immature.


Lorsque l'on vit pleinement d'instant en instant, intensément, on n’y pense pas à l’espoir, n'est-ce pas ?
C'est donc lorsque l'on se sent insatisfait de son mode de vie – de ses choix effectués – ou sinon,
de qui on est comme on est, qu'on espère autre chose.
Espérer provient de notre hyper activité mentale et aussi, de nos désirs frustrés.


Comme digestif, voici un commentaire (situé sous les proverbes) d'un Mr Chalopin qui prétend que :
« L'origine de cette expression (l'espoir fait vivre) est toute autre.
Elle nous vient du vieux François et de ses amours éthyliques.
On la retrouve déjà au XVe siècle dans les poèmes de François Villon : l'eau d'es poires ou eau de vie de poire.
Les siècles auront eu raison de cette nouvelle tournure comme bien d'autres expressions françaises (…)
Ce n'est donc pas l'espoir, mais bien "les poires qui fait (font) vivre »
.

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Lien

* Espoir, danger

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2 commentaires:

  1. Merci à toi.
    L'espoir c'est s'en remettre à demain... demain n'existe pas !
    :)
    Amicales pensées

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