La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 12 décembre 2019

Origine de la violence


Selon mon expérience, une seule "chose" est importante dans cette vie : Soi (en soi-même).
Cette notion du Soi (ou Moi supérieur ou Raison supérieure ou Esprit)
nous vient d’Orient, des Védas, pères de l’Hindouisme et du Bouddhisme.
Lorsqu’ils évoquent Dieu, les orientaux, ils pensent à Soi,
et non pas à une entité extérieure à soi.

Avec d’autres termes, je trouve que J.-Y. Leloup en parle bien du Soi. Rappel :
Il y a en nous un Être qui est « non temps », « non espace »,
c’est là qu’il faut chercher la véritable identité de l’être humain.


La violence fondamentale, la toute première violence, se déroule en nous-mêmes :
tout acte, et même pensée, allant à l’encontre de Soi est violence.

Le tentateur se niche en nous-mêmes, en chacun de nous.
En nous-mêmes, l’ego nous pousse à agir à l’encontre de Soi. L’ego nous détourne de Soi.
En ne prêtant pas attention à l’ego, on s’en fiche complètement de devenir des êtres civilisés,
riches d’or et de titres pompeux.
En chacun, en soi-même, chaque fois que nous pensons et agissons sous l’impulsion de l’ego,
nous faisons subir violence à Soi, Le faisant souffrir d’agir à l’encontre de notre intérêt vital,
de notre santé, de notre joie d’exister, de notre liberté d’être et d’agir conformément à notre nature.
En saisissant ceci, on comprend que notre civilisation est violence notamment de nous détourner de Soi.
Violence d’un conditionnement à ne pas être Soi.

Concernant le Soi ainsi que l’agir et le faire,
voici quelques extraits du Bhagavad-Gita (hindouisme), traduits par Marc de Smedt.
(L’ordre et la présentation sont de mon fait)


Agir ou ne pas agir, faire et ne-pas-faire

Nul ne peut rester inactif un seul instant.

Remarque : le monde extérieur, autant l’environnement naturel que social,
nous stimule en permanence, ce qui nous fait réagir et agir.
C'est expliqué plus loin (après "l'acte de soi").

L’homme ne peut se libérer de l’action en négligeant d’entreprendre sa tâche,
ni atteindre au bonheur en s’abstenant de toute action.

L’homme doit bien apprendre quelle est l’action qui doit être accomplie,
celle qui ne doit pas l’être,
et en quoi consiste l’inaction.
Le sentier de l’action est obscur.

Celui qui reconnaît l’inaction dans l’action et l’action dans l’inaction est sage (…)

(…) l’homme qui accomplit son devoir sans s’attacher au résultat atteint le Suprême.

Tout acte qui n’est pas offert à Dieu (à Soi) enchaîne l’acteur par l’action.


L’acte de Soi

Ceux qui possèdent le discernement spirituel considèrent comme Sage
l’homme dont les entreprises sont exemptes de désir,
car ses actions sont alors consumées par le feu de la connaissance.
Il abandonne le désir de voir ses actions récompensées,
il est libre, satisfait, complètement indépendant
et demeure réellement inactif tout en étant engagé dans l’action.

Il ne sollicite point de résultat, ayant maîtrisé ses pensées et son corps
et dépassé la recherche des jouissances objectives
(…)

Il accepte tout ce qu’il reçoit fortuitement,
il est libre de l’influence « des paires des opposés » et de l’envie,
invariable dans le succès comme dans l’insuccès ;
même en agissant il n’est pas attaché par le liens de l’action.

Rapportant tout acte à Dieu (Krishna, dans le Bhagavad-Gita)
et concentrant ta méditation sur le Soi supérieur,
résous-toi à combattre, sans espoir, exempt d’égotisme et libéré de l’angoisse.


La Nature ainsi que notre nature propre nous stimulent à agir

Tout être est porté involontairement à agir par les qualités qui surgissent de la nature.

Celui qui, tout en ayant maîtrisés ses sens et ses organes,
demeure inerte mais laisse son cœur se préoccuper des objets des sens,
est un homme dont la piété est fausse et l’âme égarée.
Au contraire, celui qui a pu subjuguer ses passions, et qui, indifférent au résultat,
accomplit tous les devoirs de la vie avec ses facultés actives, est un homme estimable.

Chaque entreprise des sens comporte l’affection et la répugnance.
Un sage ne devrait pas tomber sous l’empire de ces deux passions,
car ce sont les ennemies de l’homme.
Mieux vaut accomplir son propre devoir même imparfaitement
que d’accomplir excellemment le devoir d’un autre.
Mieux vaut périr en accomplissant son propre devoir ;
le devoir d’autrui est plein de dangers.

Les sens et les organes se dirigent par impulsion naturelle vers leurs objets appropriés.

Remarque personnelle (à vérifier dans votre situation, durant votre existence) :
c’est une grande et simple vérité que cette « impulsion naturelle »,
cependant cela fonctionne tant qu’on reste en phase avec soi-même,
c’est-à-dire tant qu’on maintient une congruence harmonieuse entre nos raison,
émotions, sensations, instincts, affect, sentiment (impression générale) et ressentis.
Lorsqu’on évolue à côté de ses baskets, l’esprit embrouillé, en conflit entre raison et sentiment,
entre qui l’on est (nature profonde) et idéal du moi, etc., cela crée des interférences ;
aussi, en cas d’interférences et de conflits intérieurs, nos sens et organes se dirigent mal,
étant tout autant attirés vers des objets inappropriés, souvent des objets de destruction
(auto-destruction ou mépris et maltraitance de soi et de la Nature).

(…) celui qui est attaché à ses œuvres par le désir se trouve enchaîné par ce désir même.


Un rappel (déjà publié) :

Lorsque l’homme a renoncé à toute intention,
lorsqu’il est exempt de tout attachement à l’action concernant les objets des sens,
on peut alors le considérer comme ayant atteint à la méditation.
Il doit élever le soi par le Soi, sans jamais souffrir l’avilissement du Soi ;
car le Soi est l’ami du soi, et également le soi est son propre ennemi.
Le Soi est l’ami de l’homme qui s’est maîtrisé ;
de même le soi est hostile comme un ennemi à celui qui ne s’est pas dominé.
Le Soi de l’homme qui s’est dominé, qui est libéré du désir et de la colère,
est attaché au Soi suprême dans la chaleur et le froid, la souffrance et le plaisir, l’honneur et l’ignominie.
(…) voir le soi par le Soi (…)


_______________________________________________________

Liens

* Du mal et de la violence induite
* Culte inconscient de la violence
* Les égarés

________________________________________________________________

6 commentaires:

  1. Je viens de lire, horrifié, qu'un projet de SNU (Service National Universel) va être rendu obligatoire pour les jeunes dès l'âge de 16 ans !

    Onze vaccins obligatoires à la naissance (dont plusieurs inutiles),
    école obligatoire à 3 ans,
    SNU à 16 ans.
    Ce ne sont pas vos enfants (je n'en ai pas), mais ceux de l'Etat.
    Ben, au moins, maintenant, leurs intentions me semblent claires : civiliser,
    conformer, rendre obéissant...

    Violence, vous avez dit violence ?

    Je me permets de vous inviter à lire et relire la publication ci-dessus.

    RépondreSupprimer
  2. Salut,
    je ne comprends pas tout et c'est inintéressant...Merci de nous donner tes articles !!!
    https://www.youtube.com/watch?v=DaN6H2aYC6I&has_verified=1
    Bon weekend et a bientôt :)))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Don't scream ou j'te nique la têteuh Ther
      o))
      Demande et tu entendras
      ;)
      Ciao agréable w-e à toi aussi

      Supprimer
  3. La vie, le monde, l'univers, comme soi-même, c'est à la fois simple, enfantin,
    et à la fois complexe.
    Complexe à cause des opposés : ciel/terre, jour/nuit, pôles Sud/Nord,
    raison/instinct, j'aime/je déteste, attirance/répulsion, bon/mauvais, etc.

    Simple car il suffit de s'écouter, de se connecter avec Soi (en soi-même)
    et alors, plus besoin de comprendre ni de raisonner ni de calculer...

    S'écouter c'est, entre autres, rester attentif à ce qui résonne en soi
    (et non pas ce qui se raisonne).
    Ce qui résonne en soi provient de l'interaction entre ce qu'il se passe (à l'extérieur)
    et Soi (à l'intérieur). Pas besoin de comprendre.
    Ce qui résonne en soi est juste (pour soi), vérité.

    En nous-mêmes il y a tout. Chacun de nous est un cosmos,
    même les animaux et les plantes, cependant à des degrés divers.
    Ce que nous définissons comme étant divin se trouve en chacun de nous.

    Si chacun s'écoutait, le Système s'écroulerait.
    Le Système a besoin de gens obéissants, dociles, conformes car contrôlables, prévisibles,
    corruptibles, ambitieux, égocentriques, mégalomanes, etc.
    La civilisation (qui est un conditionnement de notre comportement, de notre façon d'être) nous égare de Soi afin que le Système fonctionne,
    et qu'on se contente de travailler et consommer...

    RépondreSupprimer
  4. Passionnant, j'apprends, merci beaucoup !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Passionnant, oui, puisque la fameuse liberté ainsi que la non-violence, entre autres, ne peuvent s'obtenir qu'en revenant à Soi.
      ;) à + Thierry

      Supprimer