La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 30 avril 2018

Influences et centre magnétique (G XXII)

Dans cette rubrique paraît une série d’articles portant sur la connaissance de soi,
articles se composant d’extraits de l’enseignement de G. I. Gurdjieff,
selon les notes prises par P. D. Ouspensky, l’un de ses élèves.
G. I. Gurdjieff tenait sa connaissance de la « tradition ancienne ».

Ma motivation : se désenvoûter (un max. d'entre nous).
 
Soyez votre propre flambeau et votre propre recours.
– Sagesse orientale
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Un élève pose une question à G. I. Gurdjieff : « Où commence la voie ? »
Ce dernier de répondre :
(…) On pense d’ordinaire que la « voie »
commence sur le niveau même où notre vie se déroule.
Mais c’est complètement faux.
La voie commence sur un autre niveau, très supérieur.
C’est justement ce que l’on ne comprend pas.

Association de pensées et corrélation entre connaissances :
la « voie » de Gurdjieff pourrait bien correspondre au « Tao » de Lao Tseu.

Rappel concernant l’enseignement de Gurdjieff :
l’humain est constamment influencé dans ses choix et décisions.
Être maître de soi (et suivre la Voie) nécessite notamment
de prendre conscience de ses diverses influences,
ainsi que de ses modèles d’identification.
De la sorte, plus on conscientise ce qui nous influence,
mieux on apprend à choisir, sciemment, parmi les influences,
en parvenant à se détacher de celles qui ne conviennent pas/plus.

Revenons sur la voie de G. I. Gurdjieff, qui explique les deux influences majeures :
L’homme vit « sous la loi de l’accident » et sous deux sortes d’influences,
qui relèvent encore de l’accident.
 
Les influences de la première sorte sont créées « dans la vie même »
ou par la vie elle-même. Ce sont les influences de la race, de la nation, du pays,
du climat, de la famille, de l’éducation, de la société, de la profession,
des manières, des coutumes, de la fortune, de la pauvreté,
des idées courantes et ainsi de suite.
 
Les influences de la seconde sorte sont créées au contraire « en dehors de cette vie »,
ce sont les influences qui nous viennent du cercle intérieur ou ésotérique de l’humanité ;
en d’autres termes, elles ont été créées sous d’autres lois, bien que sur cette même terre.
Ces influences diffèrent des premières,
avant tout en ce qu’elles sont « conscientes » à leur origine. (…)
Ces influences (doctrines ou enseignements religieux, systèmes philosophiques,
œuvres d’art, etc.) sont lancées dans la vie pour un but défini,
et elles se mêlent aux influences de la première sorte.
Mais il ne faut jamais oublier que ces influences sont conscientes
à leur origine seulement.
Lorsqu’elles pénètrent dans le grand tourbillon de la vie,
elles tombent sous la loi commune de l’accident
et commencent à agir « mécaniquement » ;
en d’autres termes, elles peuvent agir ou ne pas agir sur tel ou tel homme ;
elles peuvent l’atteindre ou ne pas l’atteindre.
(…)
Il faut « comprendre ».

Il s’agit donc d’apprendre à distinguer ce qui agit, en nous-mêmes,
entre deux sortes d’influences :
l’influence exotérique (enseignements publics, politique, coutumes, modes, pubs, etc.)
et l’influence ésotérique (notamment les théosophie et philosophie de l’être).

Pourquoi est-ce important, M. Gurdjieff ?
Le commencement de la voie dépend précisément de cette compréhension
ou de la capacité de distinguer les deux sortes d’influences.
(…)
Les résultats des influences dont la source se trouve en dehors de la vie (ésotériques)
s’accumulent en lui (l’homme), il se les « rappelle » toutes ensemble,
il les « sent » toutes ensemble.
Elles commencent à former en lui un certain tout.
Il ne se rend pas compte clairement lui-même de ce dont il s’agit ;
il n’en aperçoit ni le pourquoi ni le comment, ou,
s’il essaie de se l’expliquer, il le fait mal.
Cependant, l’essentiel n’est pas là, mais dans le fait qu’en s’accumulant,
les résultats de ces influences forment en lui, progressivement,
une sorte de « centre magnétique »,
qui attire toutes les influences apparentées, et, de cette façon, grandit.
 
Si le centre magnétique d’un homme reçoit une nourriture suffisante
et si les autres côtés de sa personnalité,
qui résultent des influences créées dans la vie, n’offrent pas de forte résistance,
le centre magnétique commence alors à influer sur son orientation,
il l’oblige à opérer un revirement
et même à se mettre en marche dans une certaine direction.
 
Lorsque son centre magnétique a acquis une force et un développement suffisants,
un homme comprend déjà l’idée de la voie et il se met à la chercher.
(…)
La voie commence avec quelque chose qui n’est pas du tout dans la vie,
comment serait-il donc possible de préciser son origine ?
(…)
J’ai parlé jusqu’ici du vrai centre magnétique (…) et de la vraie voie.
Mais il peut se faire que le centre magnétique ait été mal formé.
Il peut être partagé en lui-même, c’est-à-dire qu’il peut inclure des contradictions.
De plus, des influences de la première sorte, créées par la vie,
ont pu entrer en lui sous l’apparence d’influences de la seconde sorte,
ou bien les traces des influences de la seconde sorte ont pu être dénaturées
au point d’être devenues exactement le contraire de ce qu’elles étaient.
 
Un centre magnétique mal formé ne saurait donner de véritable orientation.
(…)

1° Il (un homme) peut se tromper de bonne foi et s’imaginer
connaître quelque chose, tandis qu’en réalité il ne connaît rien.
 
2° Il peut accorder sa foi à un autre homme, qui à son tour peut se tromper. 
3° Il peut tromper sciemment.
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