La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 22 avril 2018

La complainte du vivant

Qu’on me laisse pousser, croître, m’épanouir. 
Je veux vivre ma vie comme je l’entends,
pourquoi m’en empêche-t-on ?




Les bipèdes me refoulent au plus profond d’eux-mêmes
afin de non-vivre, de façon répétée, une existence morne et déprimante.

Par peur de tout, ils n’osent pas être ;
alors ils ne laissent pas être les plantes et arbres, ni les animaux sauvages,
ni les dernières tribus évoluant hors contrôle du Cerveau Central.

La plupart des bipèdes se laissent manœuvrer comme des bleus par certains d’entre eux.

Ces vivant-morts préfèrent investir dans des assurances,
mus qu’ils sont par la croyance, agissant telle une superstition,
que cela prévient de ce qu’ils auraient pu expérimenter ou non !
Ce qu'ils démontrent par des calculs de probabilités de risques.

Insensés sont les bipèdes.

Dès leur plus jeune âge, leur sentiment s’atrophie
pour faire croître la motivation artificielle et vaine de vouloir paraître et posséder.

Leurs pensées sont remplies de calculs, plans, prévisions, dates et autres limitations.

Dans les faits, au quotidien, ils passent leur temps à se voler ce qu’ils possèdent,
en élaborant patiemment de savants mensonges, tromperies et tricheries,
qu’ils nomment « stratégie ».

Ils ne vivent pas, non,
ils "cérébralisent", intellectualisent, conceptualisent,
entre deux calculs rentables,
le sang rempli d’alcool,
en s'imitant et en se contrôlant les uns les autres.
Ils sont très ingénieux pour surveiller.

Ils s’accrochent à des chimères qui brillent sur l’extérieur,
mais qui sont répugnantes et malodorantes à l’intérieur.

Ils perdent leur énergie à s’efforcer de retenir l’évolution, par goût étrange du répétitif.
Ils espèrent et s’attendent à revivre inlassablement les mêmes situations,
en y incorporant ce qu’ils nomment des « progrès »
et ce, pour posséder le plus longtemps possible le plus de choses possibles ;
et se rassurer à l’idée que leurs progénitures détestables
garderont leur trésor abstrait constitué de chiffres avec des zéros,
et d'autres papiers sur lesquels est écrit « propriété privée ».

Que savent-ils, que connaissent-ils, qu’expérimentent-ils du vivant ?
Des schémas préétablis, toujours les mêmes.

Ils préfèrent leurs idées perfectionnistes délirantes et asphyxiantes,
que d’éprouver directement le monde, la Nature, la vie, les relations.

Et ils s’étiolent, déments, jamais satisfaits, le regard rivé sur des écrans,
tout en se demandant « pour quelles raisons tant de malheur dans le monde ? »
Alors ils inventent des médicaments diaboliques,
bétonnent davantage, en anéantissant la Nature et le vivant.
Et ils empilent de nouveaux interdits, des punitions et codes de civilités.

Étrangement malsains sont ces maudits bipèdes destructeurs et insatiables.

Ils ne reconnaissent le vivant que dans la souffrance,
les cris et la douleur,
c’est pourquoi ils "vivisectionnent" les quadrupèdes.
Ils forment dans leurs écoles des agents experts en torture,
pour s'occuper de leurs semblables écologistes et résistants.
Leurs adolescents se scarifient, se "piercent", se tatouent,
pour me sentir. S'infliger la douleur pour se sentir vivant.

Ils apprécient parler, écrire des romans, tourner des films, etc.
Ils sont particulièrement friands des histoires d’amour,
d’honneur, de bravoure, de justice et police.

Au lieu de le vivre, l’amour, ils le montent en scène, pour le vendre.

Quant à leur sens du juste, autant regarder la TV.

Agenda culturel :
- Ce soir à la 25ème heure, AG spéciale avec pour thème :
utiliser nos sens, plutôt que notre langue.
- Le 34 Joutes prochain : salon des abus de réunionites aiguës.

Les bipèdes subissent leurs existences parce qu’ils préfèrent parler de la vie.

Ils se targuent de savoir, d’écrire et de calculer, de théoriser,
sans se rendre compte que c’est ce qui leur nuit.

Les quadrupèdes ne parlent pas, eux, parce qu’ils vivent pleinement.


Vivement la fin de l’ère de l’Hume-anus e-CerebrusIndustrio-Viagra-Qualité 4.0.

Je veux vivre ma vie comme je l’entends,
pourquoi m’en empêche-t-on ?
Qu’on me laisse pousser, croître, m’épanouir.

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3 commentaires:

  1. Eric,
    Sens interdits pour certains.
    Très juste ce que tu dis sur l'amour et la scène.
    Thierry

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    1. Merci Thierry (pour ta participation, et d'être qui tu es)
      A +

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  2. "Ils" ne lâchent jamais ; et le vivant finit toujours par en pâtir.
    2 exemples :
    - actuellement, ils ont renoncé à ravager pour bétonner un aéroport, à NDDL de Nantes ; mais, depuis 2 semaines, qui s'en prend plein la gueule (à part les zadistes) ? Les tritons, les grenouilles, les lièvres, les renards, les vers de terre, etc., et les plantes et la terre m't'nant pleine de gaz lacrymo et assourdissants et Dieu sait quoi de merdique pour l'environnement.

    - Dans le pays où je vivais avant : "ils" voulaient déraciner de vieux arbres pour construire une place "jolie", bourrée de webcams et autres. La population s'en est offusquée et a fait des pétitions contre ce projet. Etonnamment, la population a gagné ! "Ils" ont laissé les arbres. Mais, moins de 5 ans plus tard, de nombreux arbres de la ville ont été déclaré "malades". Ils ont rasé plein d'arbres, dont ceux de la place en question. Résultat : "ils" ont leur place surveillée (avec des bancs et de jolis petits arbres arrangés)...

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