Un roi âgé régnait sur le prospère royaume Dantois,
avec bon sens, justice et impartialité.
Le roi mourant, plutôt que de laisser son fils aîné prendre le trône,
écrivit, en testament, sa volonté que leur terre soit divisée en trois régions.
De la sorte, chaque fils et sa fille deviendraient les rois et reine
de l’une des grandes villes du royaume Dantois.
La région autour de la ville Megatecno fut laissée au fils aîné, le prince Intel.
La ville Fort-Auto fut laissée au second fils, le prince Modcharm.
La ville Agorazen fut laissée à la fille cadette, la princesse Amira.
Bien que la fratrie se soit plutôt bien entendue, dans l’ensemble,
une fois sur leur trône respectif et au commande de leur région,
le Roi Intel et le Roi Modcharm entrèrent d’emblée en conflit
au sujet de la démarcation du territoire au Sud-Ouest.
Leur relation, de polie, devint politique.
Et ils ne cessèrent d’entretenir des rivalités sur à peu près tout.
La personnalité de chacun se précisa, ainsi que la nature de leur être.
Le prince Intel était un intellectuel, perfectionniste, qui rêvait de modeler son empire
selon son idée de l’ordre. Il passait son temps à idéaliser, prévoir, calculer,
et établir des plans de constructions. Il était pour le tout-progrès.
Il espérait, sans se l’avouer, assujettir son frère et sa sœur.
Le prince Modcharm était un jouisseur, sensuel, insouciant, joueur,
passionné de culture, de bonne chère, de sport et de conquêtes sexuelles.
Il se contentait de participer aux réunions officielles afin d’avaliser ou de refuser
les idées et projets que ses ministres lui présentaient, trop souvent à son goût.
La princesse Amira était une juste. Elle s’inspirait du règne de son père
en restant à l’écoute des désirs et besoins de chacun, riche ou pauvre.
Elle faisait en sorte que le royaume soit autogéré par ses habitants,
ce qui mobilisait et stimulait chacun,
chacun s’y sentant important, valorisé, responsabilisé.
Durant les premières années,
la Reine Amira tenta d’apaiser ses frères,
ce qui eut pour conséquence inattendue de générer de la suspicion
et de l’agressivité de la part des deux frères qui, en l’occurrence,
retrouvaient leur complicité d’enfance.
Complices contre leur sœur, à seule fin d'agrandir leur royaume respectif.
Son territoire rétrécissant, la Reine Amira, déçue et dépitée,
se rendit compte que son peuple se divisait en deux camps,
concernant la réaction à adopter face aux deux princes.
L’un des camps voulait se battre, faire reculer les autres, guerroyer.
L’autre camp soutenait et vénérait l’imprévisible mais sage Amira.
Amira désirait un royaume en paix, avec un peuple heureux,
et entretenant de bons rapports, intelligents, avec leurs voisins.
Amira souffrait intérieurement de l’attitude de ses deux frères,
ainsi que de voir son peuple se scinder en deux.
Elle en venait à regretter la décision de son père,
pensant qu’il aurait dû laisser le royaume à l’aîné.
Mais elle ne pouvait pas se lamenter sur son sort plus longtemps.
Il lui fallait trouver une solution, une parade, une stratégie,
un moyen de faire en sorte que ses frères respectent son territoire.
Pour le reste, qu’ils se débrouillent. Elle ne voulait plus les aider.
Ils étaient devenus entêtés, cupides et aveuglés par leur ambition.
Il lui fallait coûte que coûte gagner le respect de ses adversaires
extérieurs et intérieurs.
Pour ce faire, Amira déclara publiquement sa décision
de créer une armée pour défendre leur territoire.
Elle espérait que les dissidents se joignent à son projet ;
auquel cas, son peuple resterait uni.
Dans un second temps,
elle prévoyait de mener bataille à ses frontières,
afin que ses frères apprennent à la craindre.
Le plan d’Amira plut à ses détracteurs.
Durant la grande réunion,
elle eut la présence d’esprit de nommer spontanément les meneurs
et ses plus redoutables opposants à des postes de commandement.
Et elle eut l’idée de créer une brigade d’électrons libres qui fonctionnerait
de façon complètement autonome, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit,
et n’ayant qu’un but, un objectif :
servir et protéger le royaume en agissant de façon imprévisible*.
L’ambiance devint joyeuse et tous semblaient satisfaits de la tournure des choses.
Amira garda sa peine et sa frustration pour elle, telle une croix à porter.
Elle apprit les divers arts de luttes et d’utilisation des armes,
au même titre que ses sujets, femmes et hommes.
Elle devint la Reine Guerrière, courageuse et impitoyable.
La Reine participât courageusement à la plupart des combats
et, après d’âpres batailles, ils repoussèrent leurs ennemis.
Les frontières du pays d’Amira furent délimitées et renforcées.
Face à la détermination de leur sœur et surtout, à ses victoires,
peu à peu les frères se tinrent coi, se limitant à leurs terres.
Le calme revint dans le royaume d’Amira,
où son peuple apprit à rester vigilant, alerte de corps et d’esprit.
Le fait d’avoir à défendre leurs frontières les avaient soudés les uns aux autres.
Dès lors, le royaume d’Amira prospéra dans une ambiance détendue.
Du côté des frères, continuellement en compétition et conflit,
les choses tendaient à stagner, ce qui échauffait leur jalousie…
Néanmoins et indirectement, le dynamisme d’Amira et son peuple
influença les habitants des pays voisins, ce qui tempéra les élans de leurs rois.
Au fil du temps, les frères n’eurent d'autre choix que de négocier avec leur sœur,
afin de partager leurs connaissances, découvertes et savoir-faire réciproques.
Amira resta néanmoins implacable, parfois dure et inflexible en affaires,
craignant constamment un renversement de situation,
sentant ses frères aux aguets d’une faiblesse de sa part.
C’était plus fort qu’eux, c’était dans leur nature,
de vouloir toujours plus que l’autre, d’être avide et insatisfait,
de succomber à la tentation du noir sentiment de puissance.
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Note
* L’idée d’une équipe autonome m’a été inspirée du roman de Pierre Bordage, Wang.
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avec bon sens, justice et impartialité.
Le roi mourant, plutôt que de laisser son fils aîné prendre le trône,
écrivit, en testament, sa volonté que leur terre soit divisée en trois régions.
De la sorte, chaque fils et sa fille deviendraient les rois et reine
de l’une des grandes villes du royaume Dantois.
La région autour de la ville Megatecno fut laissée au fils aîné, le prince Intel.
La ville Fort-Auto fut laissée au second fils, le prince Modcharm.
La ville Agorazen fut laissée à la fille cadette, la princesse Amira.
Bien que la fratrie se soit plutôt bien entendue, dans l’ensemble,
une fois sur leur trône respectif et au commande de leur région,
le Roi Intel et le Roi Modcharm entrèrent d’emblée en conflit
au sujet de la démarcation du territoire au Sud-Ouest.
Leur relation, de polie, devint politique.
Et ils ne cessèrent d’entretenir des rivalités sur à peu près tout.
La personnalité de chacun se précisa, ainsi que la nature de leur être.
Le prince Intel était un intellectuel, perfectionniste, qui rêvait de modeler son empire
selon son idée de l’ordre. Il passait son temps à idéaliser, prévoir, calculer,
et établir des plans de constructions. Il était pour le tout-progrès.
Il espérait, sans se l’avouer, assujettir son frère et sa sœur.
Le prince Modcharm était un jouisseur, sensuel, insouciant, joueur,
passionné de culture, de bonne chère, de sport et de conquêtes sexuelles.
Il se contentait de participer aux réunions officielles afin d’avaliser ou de refuser
les idées et projets que ses ministres lui présentaient, trop souvent à son goût.
La princesse Amira était une juste. Elle s’inspirait du règne de son père
en restant à l’écoute des désirs et besoins de chacun, riche ou pauvre.
Elle faisait en sorte que le royaume soit autogéré par ses habitants,
ce qui mobilisait et stimulait chacun,
chacun s’y sentant important, valorisé, responsabilisé.
Durant les premières années,
la Reine Amira tenta d’apaiser ses frères,
ce qui eut pour conséquence inattendue de générer de la suspicion
et de l’agressivité de la part des deux frères qui, en l’occurrence,
retrouvaient leur complicité d’enfance.
Complices contre leur sœur, à seule fin d'agrandir leur royaume respectif.
Son territoire rétrécissant, la Reine Amira, déçue et dépitée,
se rendit compte que son peuple se divisait en deux camps,
concernant la réaction à adopter face aux deux princes.
L’un des camps voulait se battre, faire reculer les autres, guerroyer.
L’autre camp soutenait et vénérait l’imprévisible mais sage Amira.
Amira désirait un royaume en paix, avec un peuple heureux,
et entretenant de bons rapports, intelligents, avec leurs voisins.
Amira souffrait intérieurement de l’attitude de ses deux frères,
ainsi que de voir son peuple se scinder en deux.
Elle en venait à regretter la décision de son père,
pensant qu’il aurait dû laisser le royaume à l’aîné.
Mais elle ne pouvait pas se lamenter sur son sort plus longtemps.
Il lui fallait trouver une solution, une parade, une stratégie,
un moyen de faire en sorte que ses frères respectent son territoire.
Pour le reste, qu’ils se débrouillent. Elle ne voulait plus les aider.
Ils étaient devenus entêtés, cupides et aveuglés par leur ambition.
Il lui fallait coûte que coûte gagner le respect de ses adversaires
extérieurs et intérieurs.
Pour ce faire, Amira déclara publiquement sa décision
de créer une armée pour défendre leur territoire.
Elle espérait que les dissidents se joignent à son projet ;
auquel cas, son peuple resterait uni.
Dans un second temps,
elle prévoyait de mener bataille à ses frontières,
afin que ses frères apprennent à la craindre.
Le plan d’Amira plut à ses détracteurs.
Durant la grande réunion,
elle eut la présence d’esprit de nommer spontanément les meneurs
et ses plus redoutables opposants à des postes de commandement.
Et elle eut l’idée de créer une brigade d’électrons libres qui fonctionnerait
de façon complètement autonome, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit,
et n’ayant qu’un but, un objectif :
servir et protéger le royaume en agissant de façon imprévisible*.
L’ambiance devint joyeuse et tous semblaient satisfaits de la tournure des choses.
Amira garda sa peine et sa frustration pour elle, telle une croix à porter.
Elle apprit les divers arts de luttes et d’utilisation des armes,
au même titre que ses sujets, femmes et hommes.
Elle devint la Reine Guerrière, courageuse et impitoyable.
La Reine participât courageusement à la plupart des combats
et, après d’âpres batailles, ils repoussèrent leurs ennemis.
Les frontières du pays d’Amira furent délimitées et renforcées.
Face à la détermination de leur sœur et surtout, à ses victoires,
peu à peu les frères se tinrent coi, se limitant à leurs terres.
Le calme revint dans le royaume d’Amira,
où son peuple apprit à rester vigilant, alerte de corps et d’esprit.
Le fait d’avoir à défendre leurs frontières les avaient soudés les uns aux autres.
Dès lors, le royaume d’Amira prospéra dans une ambiance détendue.
Du côté des frères, continuellement en compétition et conflit,
les choses tendaient à stagner, ce qui échauffait leur jalousie…
Néanmoins et indirectement, le dynamisme d’Amira et son peuple
influença les habitants des pays voisins, ce qui tempéra les élans de leurs rois.
Au fil du temps, les frères n’eurent d'autre choix que de négocier avec leur sœur,
afin de partager leurs connaissances, découvertes et savoir-faire réciproques.
Amira resta néanmoins implacable, parfois dure et inflexible en affaires,
craignant constamment un renversement de situation,
sentant ses frères aux aguets d’une faiblesse de sa part.
C’était plus fort qu’eux, c’était dans leur nature,
de vouloir toujours plus que l’autre, d’être avide et insatisfait,
de succomber à la tentation du noir sentiment de puissance.
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Note
* L’idée d’une équipe autonome m’a été inspirée du roman de Pierre Bordage, Wang.
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Eric,
RépondreSupprimerConte hautement symbolique. Faut que je lise le tome 2 de Wang.
@+
Oh, t'es pas obligé non plus (de lire le tome 2).
Supprimer:))
C'est pas évident d'écrire, de monter une histoire qui ait un peu de sens.
A + Boss
Eric,
SupprimerC'est clair que c'est pas évident mais quand c'est bien fait c'est bien de le dire. Et puis lre d'autres bonnes histoires ça aide. Quand ma pile sera épuisée je chercher le wang t2.
@+
:)
Supprimer(Si tu ne le trouves pas, le Wang2, je te l'envoie. Fais-moi savoir)