La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 21 novembre 2020

Pédagogie noire


Ténue est la frontière entre la fermeté ‒ parfois nécessaire en pédagogie et éducation ‒
et l’abus de pouvoir.

Exemple d’abus de pouvoir : gronder, voire punir, un enfant n’obéissant pas.
L’abus de pouvoir est d’autant plus malsain si l’enfant ne comprend pas ce qui lui arrive ou partiellement,
ou s’il trouve injuste ce qu’on lui ordonne de faire et ce qu'on dit de lui.
Obliger un enfant à… ne s’inscrit pas dans une démarche pédagogique
mais devient une question de dressage pouvant virer à l'obsession.

 

À considérer :
je l’ai écrit à plusieurs reprises que d’envoyer un enfant à l’école dès l’âge de trois ans
est une aberration violente pour son développement personnel
notamment parce qu’il doit s’en tenir à des règles et un horaire
ne tenant pas compte ni du rythme ni des besoins propres à chaque enfant,
comme à chaque adulte,
ni de son élan naturel l’amenant à découvrir son environnement à sa façon, en s’y confrontant,
afin de trouver lui-même ses limites et d’en comprendre les désagréments et dangers.
L’enfant apprend par lui-même, à son rythme.
L’enseignant, tout au plus, a pour tâche de guider et d’informer (lui apprendre à lire, calculer, etc.),
en proposant des techniques, des méthodes, des exercices, des pistes à expérimenter, etc.


Faut reconnaître que c’est contrariant pour un professionnel lorsqu’une personne aidée ou en devenir
semble ne pas écouter ni s'exécuter, en déconsidérant les attentes de docilité projetées sur lui.
Si l’enfant (ou l’adulte) ne fait pas ce qui est attendu de lui au même titre que ses camarades,
le glissement vers un rapport de force est quasiment inévitable,
si l’accompagnant n’y fait pas attention.
C'est que, dans l'exemple avec les enfants, l’adulte en fait automatiquement une affaire personnelle,
de l’attitude de l’enfant, et il instaure tout aussi automatiquement un rapport de force,
complètement inégal, en pensant des trucs comme « l’enfant ne m’écoute pas,
il me provoque, il est insupportable, il souffre de troubles du comportement, etc. » ;
et, en plus, en son for intérieur, l’adulte formateur craint et se retrouve soucieux
de perdre la face devant les autres, surtout devant ses collègues
et, pire que tout, devant ses cadres supérieurs hiérarchiques.

Dans un rapport de force enfant-adulte, l’enfant n’a aucune chance, il est toujours perdant,
puisque l’adulte aura raison dans tous les cas de figure.
L’enseignant représente l’autorité-qui-sait-ce-qui-est-bien-et-bon-pour-tous-les-enfants.
« C’est obligatoire », dit-on alors, en tremblant à la seule pensée que quelqu’un n’obéisse pas.
C'est que... nous avons tous (quasiment) été élevés-dressés de la sorte, non ?
Cela nous paraît donc normal.

 

Image du Net


En pédagogie, on ne devrait pas obliger un enfant à faire quoi que ce soit,
mais tout au plus lui expliquer les choses, le prévenir des possibles conséquences,
puis le laisser expérimenter,
quitte à reprendre la situation après-coup
notamment pour se rendre compte de ce que l’enfant apprend et intègre.
Aussi, qu’on soit parent, éducateur, enseignement, formateur, docteur, lieutenant, etc.,
il s’agit de toujours se questionner sur les motifs d'un rapport de force,
de notre énervement et de notre insistance à l’obéissance
lorsqu’une personne agit de façon autre (que demandée et espérée).

La pédagogie, l’éducation, l’apprentissage, ne sont pas du dressage.
Parvenir à ce que l’autre obéisse n’est pas du tout pédagogique mais une affaire de conditionnement.
On moule l’autre (l’enfant ou une personne dépendante) pour le placer dans une case pré-établie.
On brise les élans et le rythme des enfants (dans l’exemple) pour qu’ils obéissent, dès l’âge de 3 ans !
Pédagogie noire, écrivait Alice Miller.

Lorsqu’un enfant se comporte mal (s’il frappe ses camarades "sans raison",
n’obéit pas à ce qui nous paraît aller de soi, etc.), il s’agit de comprendre pourquoi
et aussi, qu’est-ce qu’il imite, reproduit,
plutôt que de s’entêter à le faire obéir en lui démontrant qui est le chef,
et en lui administrant des calmants et des punitions sur des cris de mécontentement
et des marques de déception  (ce qui heurte l’estime de lui-même, blessant profondément l'enfant
et l’énervant davantage ; ce qui, par conséquent, exacerbe son comportement
ou le "tue" intérieurement, en l’aliénant).

L’enfant, va-t-il à l’école pour apprendre à obéir ?

L’école n’est pas une caserne de l’armée, n’est-ce pas ?

Même durant ses brefs temps de libertés, je pense aux récréations,
l’enfant se confronte à une liste incroyable d’interdits,
sous la surveillance d’enseignants prêts à en découdre s’il n’obéit pas.

Si l’enfant (pareil pour un adulte) n’obéit pas, c’est qu’il y a une raison ;
peut-être est-il précoce (recherche d’indépendance) ;
peut-être que son élan l’amène à faire autre chose ou à se comporter autrement
que ce qu’on lui ordonne de faire et d’être.
Il s'agit de considérer le fait qu'on lui ordonne de faire des choses sans son consentement
et en ne respectant pas son besoin du moment ni son rythme propre,
et sans tenir compte de ses élans ni de ses éventuelles difficultés et souffrances hors milieu scolaire.

Combien de parents entends-je crier à leurs enfants « tu n’obéis pas » !
Qu’ils s’achètent un chien si le but de l'existence se résume à « obéir ».
 


Un exemple d'abus de pouvoir nous concernant tous :
les mensonges des gouvernements voulant obliger à la vaccination,
sous prétexte de grave crise sanitaire, ce qui ne correspond pas du tout à la réalité.

On se croirait tous engagés dans l’armée : terrorisés, culpabilisés,
à devoir obéir en se faisant insulter,
à en trouver normal que nos enfants, dès 3 ans, s’y mettent…
à obéir, au garde-à-vous.

 

Comprenez, par ce propos, que je parle de notre état d'esprit binaire, à tous (la plupart),
soumis à des "c'est obligatoire" nous coupant de nos élans naturels, sains.
C'est comme si le monde était devenu une immense caserne de l'armée.
La preuve ?
Tous masqués (alors que les masques ne protègent pas des maladies infectieuses),
distants socialement, confinés...
À vos ordres !


Où allons-nous ? Vers quoi, quel mode de vie ?

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2 commentaires:

  1. Ou on va ? Ben on est mené par le bout du nez (masqué) ..... Cela me fait penser : quand on était gamin il y avait un "jeu de main" qui prenez le bout de notre nez , c'était mignon mais là c'est pas vraiment drôle !!!
    Bon Dimanche tout de même hein . Je t'envoie un peu de mon soleil

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    1. Merci Saby :)
      (j'écoute une chouette émission radio-musique, thème : culture africaine)

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