La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mercredi 28 octobre 2020

Prendre les gens tels qu'ils sont


Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils devraient être
et vous les aiderez à devenir ce qu’ils peuvent être.

‒ W. V. Goethe


Ces mots de Goethe sont puissants.

Ils peuvent être compris, interprétés, d’une façon ou d’une autre.

Le propos est tout-à-fait d’actualité, vu ce qui se passe dans le monde.

Cette pensée de Goethe peut s'avérer aussi dangereuse qu’une épée à double tranchants hyper aiguisés ;
en effet,
admettons que je sois transhumaniste et actionnaire d’une Big Pharma,
dès lors j’aurais tout intérêt à traiter les autres comme des consommateurs de technologie
et de vulgaires cobayes pour des vaccins onéreux, n'est-ce pas ?


Maintenant, admettons que je sois un humain suffisamment bienveillant, capable d’esprit,
et que je pense qu’en chaque autre individu sommeille un potentiel lumineux,
une capacité d’être sage et d’agir intelligemment, avec bon sens.
À partir de mon postulat, je « traite les autres comme s’ils étaient ce qu’ils devraient être » :
des êtres responsables d’eux-mêmes (de leur santé, de leurs choix, etc.)
et respectueux des autres formes de vie, idées, regards sur le monde.

En traitant les gens comme ce qu’ils oublient eux-mêmes d’être,
on les aide, indirectement, « à devenir ce qu’ils peuvent être »,
c’est-à-dire, pour moi, des êtres intègres et autonomes (avec la capacité à penser par soi-même).


En relation, il existe au moins deux tendances majeures qui tiraille l’humain :
- celle de déprécier l’autre et, par conséquent, de le traiter comme s’il lui était inférieur ;
- la tendance à apprécier découvrir l’autre et, par conséquent, de le traiter comme ce qu'il est, simplement,
c'est-à-dire comme un être humain avec ses limites, ses fragilités et aussi, sa force, son courage,
sa lumière particulière…


La sagesse de Goethe nous apprend une chose très importante en matière de relation (et donc,
de communication, d’information, de débattre, d’être ensemble, etc.) :
si je traite l’autre comme un imbécile, à force et avec le temps,
l’autre devient un imbécile moulé par mon regard
ainsi que par les regards de ceux adhérant à mes point de vue et considération.
Ce type d’interaction malsaine ressort de façon flagrante dans certaines familles
où l’un des enfants devient la bête noire, les parents lui répétant quotidiennement
qu’il est méchant, mauvais, nul, qu’il n’arrivera à rien dans la vie, etc.
Dans cet exemple, les parents, parfois à leur insu (inconsciemment), conditionnent l’enfant
à se comporter tel un idiot.


Qui peut savoir ce qu’un humain peut être

puisque cela dépend, également, des événements naturels et sociétaux
(en cas de famine, par exemple, un humain ne se comporte pas comme s'il était repu) ?

Que devraient être les gens ?
Qui et/ou quoi décide de ce que les gens devraient être ?
Et, surtout, selon quels critères peut-on décider de ce que devrait être un humain,
ainsi que « les gens », c'est-à-dire plus de 7 milliards d’humains ?
La réponse dépend de l’état d’esprit de chacun, de sa vision du monde, de ses croyances et valeurs, etc.
Cette question apparaît essentielle de nos jours
puisqu’il existe des volontés de standardiser et même d’« augmenter » l’être humain,
ce qui sous-entend que l’humain n’est pas bien tel qu’il est ! … ?

Les gens deviennent comme les autorités les traitent
(que ce soit au sein d’une famille, d’un clan et aussi, de la société entière).

Ce n’est pas seulement que nous sommes moutons d’obéir sans réfléchir aux conséquences
de ce que les élites nous font faire, c’est aussi qu’à travers la TV et autres médias officiels
ces derniers nous traitent comme des bêtes d’élevage intensivement civilisé.
Plus on nous traite en bétail et plus on devient moutons, chèvres, pigeons, rats, charognards et cafards.
Certains d’entre eux pourraient rétorquer que c’est à force de se comporter comme des animaux,
qu’ils nous traitent comme tels.
Peu importe, tout se nourrit de tout.

Ne les nourrissons plus !


En société, l’excès de hiérarchie amène chacun à louvoyer autour de l’autre,
chacun courbé devant son supérieur et pédant devant les inférieurs (à son rang).
On nous a appris à traiter l’autre selon ses avoirs bancaires, le nom de sa famille, son titre,
le prestige de sa carrière, les prix reçus, etc. Ces repères nous ont fait perdre le sens du respect
(le respect n’ayant rien à faire ni avec un titre ni avec une fortune ni avec le rang social d’une famille
ni autres considérations abstraites puisque, en y réfléchissant, votre directeur ne vous est supérieur
que par un titre validé par le Système du moment).

Selon mon entendement, ce qui ressort de la citation de Goethe est que :
tout est dans la façon que chacun se traite lui-même
ainsi que dans la façon de nous aborder et de nous traiter les uns les autres
.

Traite-toi toi-même avec égard pour tes élans naturels
et respecte ton corps ainsi que ton rythme propre.


Voir et stimuler en l’humain un potentiel de sagesse comportementale et d’intelligence équilibrante,
permet de le traiter comme ce qu’il est :
un être à la fois exceptionnel puisque particulier, singulier,
et à la fois chacun est une personne semblable aux autres humains (dans les grandes lignes
puisque nous avons les mêmes besoins vitaux, la même structure physique,
le même fonctionnement « êtrique »…)


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4 commentaires:

  1. Très belle citation à laquelle j'adhère totalement. j'en ai eu la preuve tout au long de ma carrière avec les enfants. Tes propos m'ont fait me souvenir d'une vidéo d'une professeure américaine que j'avais beaucoup appréciée :
    https://www.youtube.com/watch?v=SFnMTHhKdkw&feature=emb_logo

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    1. Yo, merci Vi pour le lien.
      "Pour apprendre le relationnel est important", dit l'enseignante,
      ben vu ce qui se passe dans le monde, masques et distanciation sociale et re-confinement = on fait tout à l'envers.
      Têtes à l'envers, monde de travers.
      ;)

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  2. La sagesse comportementale, oui il y en a quand elle n'est pas recouvert par autre chose. Quant au louvoiement ça me dégoute et c'est permanent, global, obsessionnel pour certains. Il y a de la lumière dans ton article, merci.

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    1. _/\_
      "il y en a quand elle n'est pas recouvert par autre chose"

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