La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 8 octobre 2020

De la chasse

 
L’homme est, entre autres et de par sa nature, un chasseur, un conquérant ;
par conséquent, son esprit est stimulé par cet aspect des choses :
la chasse, la traque, la quête, la poursuite et le combat.

La finalité, le plaisir de l’homme, est d’attraper ce qu’il convoite, de vaincre s’il y a lutte,
et de profiter du fruit de ses efforts.

 



En nos jours goudronnés et pollués, de chasser est devenu un hobby ou un sport,
un acte distractif (et cruel, puisque visant à tuer pour rien, pour le fun de « l’exploit »)
et non plus du tout un acte nécessaire pour répondre au besoin fondamental de manger.

L'élan naturel masculin (celui de chasser) a été détourné,
se manifestant maintenant de manière différente
et dans plein d’autres aspects de l’existence d’un civilisé.
Frustré, l’homme 5G/3.0 chasse autrement, d’une autre façon,
à travers la plupart de ses activités : professionnelle, distractive, sexuelle et même spirituelle.

La compétitivité.
L'énergie jusqu'alors vouée à la chasse et à la lutte (corps à corps)
se retrouve maintenant canalisée sur la compétitivité dans tous les domaines de l'existence.

 



Abordons le plan sentimental, amoureux, libidineux,
et visualisons l’image d’une biche ou d'une gazelle, par exemple.
Dans cette métaphore, la biche symbolise la femme et le chasseur, l’homme.
Nous avons ainsi une biche qui gambade joyeusement dans une forêt…
où s’introduit un chasseur affamé ou en désir (de tuer dans le premier cas,
de conquérir le sujet convoité afin d’assouvir sa pulsion sexuelle dans le second cas).

Voyant la biche s’enfuir (ce qui est réaction normale, naturelle, instinctive),
l’homme, aimant chasser, ressent monter l’excitation (poussée d’adrénaline et autres).
Il interprète la situation tel un défi à relever : aller conquérir, attraper la proie de son désir.
Les traque et poursuite excitent l’individu, ces actions produisant en lui un stimulant.
C’est cela le plaisir préliminaire de l’homme.
On pourrait dire que c’est le préliminaire masculin (puisque cela stimule l’homme
autant sur le plan mental que sur celui de son désir, de son élan, de ses force et attention).

En couple,
cette inclination masculine révèle que l’homme a besoin de reconquérir sans cesse son épouse :
c’est cela qui va le stimuler, l’exciter, le mobiliser, l’attirer, le motiver.
Autrement, il va se lasser de sa biche soumise et câline
et… propre à chacun : il ira chasser sur le Net ou draguer la collègue de travail, etc.

Considérez, Mesdames,
qu’un chasseur n’éprouve pas de stimulation (excitation) lorsqu’une biche vient se frotter contre ses mollets.
L’homme aime à ce que la biche soit craintive et farouche ;
en quelque sorte, qu’elle lui lance un défi du genre « attrape-moi si tu y parviens »,
ce qui donne en langage sentimental implicite : « conquiers ou reconquiers-moi, mon amour ».

Une biche au comportement mielleux écœure et éveille la crainte de l’homme ;
une crainte de se retrouver trop enchaîné, accaparé par cette relation doucereuse
et, peu à peu, de se voir privé des aventures préalables si excitantes :
la conquête (qui est une sempiternelle reconquête).

Une biche est indépendante, sauvage, craintive…

 



Pour revenir à un plan général :
d’avoir perdu cette activité d’aller chasser
et aussi, de n’avoir plus à se battre physiquement, à se mesurer à autrui,
voilà deux des raisons, à mon avis, rendant l’homme si dangereux pour l’homme.
L’homme est devenu le prédateur des autres hommes.

Le richissime a commencé une chasse à courre contre les pauvres…


Il s’agit de comprendre, par ce propos, que la chasse est inscrite dans les cellules des mâles.

 

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5 commentaires:

  1. C'est culturel ce modèle patriarcale, il y a des cultures où c'est la femme qui va chasser, il y a de sociétés matriarcales, et depuis des millénaires des populations au régime végétarien qui exclue la chasse !

    Un petit garçon aimait jouer avec ses poupées, et il aimait aussi les promener au parc. Ce jour-là le petit garçon rencontra bouffie qui lui dit :
    - C'est bizarre un garçon poussant un landau avec une poupée dedans ! Tu joues à la maman ?!
    - Non,je joue au papa, lui répondit-il avec un grand sourire.

    C'est culturel ! Donc lié au conditionnement et non à la nature profonde.

    Belle journée à toi l'ami
    Bisous :)))

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    1. Oh, merci Miche.
      Littéralement, rien à redire à ton intervention.
      J'apprécie l'histoire que tu contes.

      J'ai précisé dans le texte "nature de l'esprit" et non pas "nature profonde".
      Même si c'est proche, relié, j'évoque bien l'état d'esprit de l'homme.
      J'y parle de ce qui stimule son esprit durant son quotidien
      et aussi, de ce qui stimule son rapport au monde.

      L'esprit masculin est motivé par tout ce qui se rapporte à la chasse (défi, traque, poursuite, compétition, etc.) Il s'agit de ne pas rester au sens littéral de cette action, c'est pourquoi je parle aussi de la chasse en amour.
      Autre exemple : le chasseur intellectuel va traquer les équations, les problèmes à résoudre, les théories, etc.
      L'homme, même végétarien, a besoin de "chasser" (ou traquer), de mener une quête, de remplir une mission, de construire des choses, de se prouver des choses, de chercher, etc.

      Durant des centaines de milliers d'années, l'humain homme et femme ont pratiqué la chasse, non seulement pour se nourrir mais aussi pour profiter du cuir, des intestins, etc.
      Cette activité perdue de la chasse s'est reportée sur les divers aspects de nos existences.
      +
      Mon intention générale est de revenir à plus de féminin ou, pour le dire autrement, de prêter plus attention à cet aspect des choses.
      Je pense qu'après des siècles de masculin exacerbé, il se pourrait bien que nous ayons à redécouvrir l'énergie féminine. Même vous, les femmes.
      En s'efforçant de circonscrire le masculin et de mieux comprendre cette polarité, par conséquent le féminin s'impose, se révèle mieux, clairement...
      ;)

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  2. La cueillette est également une forme de chasse. Avant, il fallait s'enfoncer en forêt, chercher les arbres fruitiers, les oléagineux, certaines plantes, etc.
    Lorsque j'arrache une racine de carotte, par exemple, je la tue (sauf que, pour le règne végétal, on n'emploie pas ces termes, mais le résultat est kiffe-kiffe).

    Tout est question d'énergie. Notre énergie, avant, on l'utilisait à devoir satisfaire nos besoins : on allait chasser, on allait cueillir, on allait pêcher, etc. Maintenant, depuis l'agriculture et l'élevage intensifs, notre énergie est canalisée, utilisée autrement que ce pour quoi elle était prévue.
    Et il faut travailler pour "gagner sa vie" (alors qu'avant il fallait se dépenser physiquement et par l'esprit pour avoir de quoi manger).
    Nous faisons un usage détourné de notre énergie et c'est malsain ;
    c'est pourquoi notre rapport au monde s'aliène chaque jour davantage,
    c'est pourquoi certains humains chassent (ou violentent) d'autres...

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  3. Je me rappelle ma nièce fendant le bois ! Elle adore ça ! Je dirais même plus elle en a besoin ... besoin de se dépenser physiquement pour assouvir le besoin de se chauffer ! ;)

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    1. _/\_ Vi
      (de te lire me laisse le sentiment d'avoir été compris)

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