La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.
lundi 3 février 2020
Taire nos prétentions
- Maître Foud’Choc, quel immense plaisir de vous recevoir ici,
dans notre émission spéciale « sauvons la planète ».
- Mmh, bonjour
- Merci de vous être déplacé et de nous faire l’honneur de votre précieuse présence.
Commençons, si vous le voulez bien, par une question :
selon vous, Maître Foud’choc, le monde, court-il à sa perte ?
- Oui ...
- Eh bien, vous n’allez pas rassurer nos auditeurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?
- Vous aurez peut-être remarqué que la plupart des spécialistes sont d’accord sur un point :
nous fonçons droit dans le mur. Tout se dégrade autour de nous.
La détérioration de l’écosystème ainsi que l’extinction de plusieurs espèces s’accélèrent.
- C’est très inquiétant, en effet, angoissant même.
Que proposez-vous, Maître Foud’Choc ?
- …
- … ?
- …
- Euh…, Maître Foud’Choc…
- Fermons nos gueules !
- Hein, quoi ? (Le présentateur affiche un air à la fois surpris, contrarié et stupéfié)
Pardon ?
- Hi, hi, hi. Je répondais à votre question :
il vaudrait mieux que tous, chacun de nous, se taisent.
- Ah ? Se taire, bien-sûr.
Mais..., euh..., qu’est-ce que ça changerait ?
- Qui sait ?
Plus personne ne s’écoute et n’écoute la Terre, les arbres, les autres animaux, le vent...
Alors, qui peut bien le savoir ?
Peut-être qu’en y étant attentifs, nous entendrions l'appel à stopper net nos entreprises ravageuses ?
Ce qui ne pourrait que se révéler bénéfique pour notre santé globale et celle de toute forme de vie,
pour le climat, la qualité de l’air, et même pour notre façon d'interagir les uns avec les autres.
Mais nous en sommes là, empêtrés et égarés, loin de l’essentiel, de l’harmonisant ;
alors, angoissés, nous parlons sans cesse pour ensevelir de justifications nos erreurs.
Les êtres vivants souffrent. Longue plainte que peu d'entre nous entendent,
trop focalisés que nous sommes par les chiffres, les statistiques et les promesses.
Nous investissons sur des projets de non-vie, tout en espérant vivre mieux éternellement.
- Donc, vous suggérez de se taire et d’écouter davantage ce qu’il se passe autour de nous,
au lieu de continuer à s’activer, à produire et à discourir ?
- Exactement. C’est si simple que les élites ne peuvent s’y résoudre.
Que deviendraient leur Système, leurs prérogatives et sentiments d’importance supérieure,
leur besoin de croire contrôler le monde en se sentant protégés par des armes, etc. ?
Inutile d’en débattre car on ne peut plus arrêter ce "progrès"
devenu un Golem affamé d’énergies et de matières comme le bois.
Nous ne laissons pas Terre reprendre force,
au contraire, nous l'épuisons, toujours plus rapidement.
Impossible de changer quoi que ce soit dans ces conditions.
Nous avons besoin de modifier complètement notre rapport au monde,
en reconnaissant toutes formes de vie,
plutôt que d’appliquer des pansements provisoires sur ce qui dysfonctionne.
Laissons faire, au lieu de contrer constamment les élans spontanés et naturels du vivant.
Relevons que nous controns autant les élans de la Nature, ceux à l’extérieur de nous,
que les élans naturels provenant de l’intérieur de nous-mêmes.
Comme nous traitons Terre, nous nous traitons nous-mêmes ; et vice-versa.
- Laisser faire, lâcher prise sur notre volonté.
Vous voulez dire, si j’ai bien compris : laisser agir la Nature,
et s’adapter à ses bouleversements qui ne pourront que s’avérer bénéfiques ?
- Notre problème se résume à ceci : nous voulons faire à la place de la Nature, et mieux qu’Elle !
Nous voulons imposer notre façon idéalisée d’exister sans tenir compte des autres formes de vie.
Nous agissons comme si nous étions des dieux immortels et omniscients
capables de prendre le contrôle de Terre et de tout l’univers,
sans tenir compte du fait que Terre, les arbres, les oiseaux et les poissons ont une vie propre,
des besoins, leur rythme et, surtout, leur rôle à jouer dans l’ensemble interdépendant
et dynamique formant ce monde...
Maintenant, on se rend compte que nos actions ruinent, souillent et anéantissent l’environnement nourricier,
mais on continue à se comporter comme de stupides enfants capricieux et entêtés,
convaincus qu’ils vont trouver la solution se résumant à : il suffit de s’activer davantage,
d’en faire plus, de calculer mieux et d’inventer de nouvelles machines, équations, vaccins,
lois, punitions et autres idioties à effets placebo.
Comme le nom de votre émission l’indique, nous avons la prétention de « sauver la planète » !
Pourtant, c’est à cause de notre prétention que nous la ravageons, de plus en plus vite.
Voyez : après cette émission donnant bonne conscience à chaque participant,
chacun montera quand même dans sa voiture, allumera des climatiseurs,
des ampoules, des ordis, après avoir jeté du plastique et des canettes en aluminium,
avant de prévoir un trajet en avion pour aller sauver la planète dans toutes les villes prestigieuses.
- Chacun fait ce qu’il peut, Maître Foud’choc. Nous agissons tels les colibris.
- Le colibri s’active pour éteindre le feu avec des gouttes d’eau,
et non pas pour alimenter le feu avec du bois et du pétrole
en se persuadant que demain sera mieux.
- Effectivement. Merci.
L’émission se termine, nous allons en rester là pour ce soir, si vous le voulez bien,
à moins que vous ne souhaitiez ajouter quelque chose ?
- …
- Merci Maître Foud’Choc.
Chers téléspectateurs et internautes, à la semaine prochaine pour une nouvelle interview inédite.
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Să tăcem pentru un timp și să ascultăm glasul pământului...
RépondreSupprimerNoapte bună,Eric!
Exact, mesaj primit 5/5
SupprimerFrumos spirit, Sem
;)
Traduction du message de Sem :
"Taisons-nous un moment et écoutons la voix de la terre ..."
Dans la version traditionnelle du conte, le colibri meurt de fatigue et la forêt brûle.
RépondreSupprimer:o
SupprimerC'était pas un colibri adepte de la méthode Coué.
;))
A + Thierry
D'accord avec toi ! Au lieu de s'activer à trouver des solutions arrêtons déjà le massacre et laissons faire. mais , non, on va essayer de trouver des solutions pour soi-disant réparer ce qu'on a détruit sauf qu'on le fait très mal, puisque l'on ne veut pas se passer de plein choses, le plastique, le pétrole etc ... On va donc remplacer mais sait-on quels impacts cela aura ?
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/R5-vpDrqdps
Oui, arrêtons-nous un moment.
SupprimerFaire le point, un bilan. Qu'est-ce qu'on risque ?
C'est quand même bizarre qu'on ne fasse jamais le point sur ce fameux "progrès"
qui nous tue lentement (bien que de plus en plus rapidement) mais sûrement...
;) à + Vi (merci pour Tryo)