La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 13 février 2020

Trouble d'identités


Oui, dors, lâches prise, rejoins Morphée.
Abandonnes-toi.



Je suis le drap qui recouvre ton corps enfin relâché.
Sans vergogne, je glisse sur ta peau, me collant à toi, à tes formes.
De tes épaules aux doigts de pieds, j’en caresse chaque partie.
Sans pudeur, je m’enfouis sous les plis et recoins,
en énervant chacun de tes poils.

Je suis ton oreiller, impatient de la nuit
pour embrasser à nouveau ton visage, sans répit,
et épouser ta tête remplie de fadaises progressistes du jour.
Parfois, je te plisse les joues, afin que, une fois levé, tu penses à moi.
Au lieu de quoi, tu t’enduis de crèmes "dépliantes".
Ce n’est pas grave car, sûr, tu me reviendras
et je sentirai ton crâne, ton nez, ton front,
tes cils sensibles, tes sourcils réactifs,
tes cheveux chatouilleurs et rebelles.
Tes lèvres entrouvertes.
Ta gorge offerte.
Ton souffle…
J’entends tes murmures, ta mélodie,
tes râles de contestations et de plaisirs.
J’absorbe tes larmes de rire et de tristesse,
tes soupirs de honte ou de fierté et de culpabilité
d’avoir refoulé ton impression d’égarement.
Sur des ondes inaudibles à tes oreilles soyeuses,
je froisse et siffle des symphonies lumineuses
allégeant et aérant ton obscur esprit
se prenant pour une équation !

Je suis le matelas qui supporte ton poids,
tes chevauchées endiablées, tes spasmes oniriques.
Que tu m’enlaces ou que tu te loves en moi,
je te rassure et te berce tendrement.
Arythmie des battements de ton cœur.
S’imprégner de tes odeurs, imbibé de ta sueur,
réchauffé par le feu en ton corps.

Je participe à ton Rêve d’Amour,
celui que tu t’efforces de nier.

Je suis l’instant présent, émergé de l’instant précédent,
qui attend que tu veuilles bien y accorder ton attention,
afin de te ravir complètement dans l’instant suivant.



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12 commentaires:

  1. Charnel... des corps et des corps
    Les uns dans les autres
    Comme les gouttes d'eau qui font la vague...

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  2. Retour au sensible si nécessaire ! Merci.

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  3. ...Și fericirea își întinse aripile peste forma cuvintelor
    pentru a le gusta substanța într-un ritm dulce și alert,
    încet și dulce până la epuizare.
    Vise senzuale, Eric! A fost o experiență plăcută... ;)
    Un week-end de vis! :)

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    1. Sensualitate, sensibilitate ... Pământ, ea visează ?
      Multumesc Sem

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  4. Hey, je viens de le revisionner "Subway" , ouiiii on a tous pris un coup de vieux mais p.... Eric j'ai envie de te dire qu'il n'a pas pris une ride ce film !! héhé je me rappelais de TOUT


    Rejoindre Morphée j'adooooore .... pourtant les gens demandent "alors le soir c'est pas trop dur " on pourrait croire que l'angoisse se faufile et s'étend au coeur de cet abandon de la nuit ...........Le drap qui recouvre le corps enfin relâché, l'oreiller impatient de la nuit pour embrasser ton visage .... J'aime ces images
    Merci pour ce texte
    Bises du Dimanche

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    1. :)), t'es pas encore sénile, alors.
      J'l'ai revu aussi, mais y a 4-5 ans. ♪ ♫ souvenir, souvenir ♪ ♫

      C'est l'moment qu'j'préfère : celui d'aller rejoindre Morphée ;)
      Bisous Saby

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  5. J'ose à peine dire comme c'est beau et m'en vais sur la pointe de mes pieds pour ne pas réveiller... :)
    Bonne semaine Eric. Te pup :D

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