Des portes

Inspiré de l’enseignement de G. I. Gurdjieff

- Ô Vénéré Grand Maître Foud’Choc...

- Eh, oh, Flatte-Ego dégénéré, cesses donc de me lustrer l’image.
Qu’est-ce qui t’amène ? Que veux-tu ?

- Euh…, oui, pardon, euh…, une question :
qu’est-ce que les miracles ?
J’veux dire, comment se produisent-ils ?

- Mmmh…
Assieds-toi. Restes tranquille.
Respires, détends-toi. Sens-toi à ton aise.
Maintenant,
visualises le mécanisme d’une montre ou d’une horloge.

Ce n’est pas une représentation du Temps comme on pourrait le croire,
pas exactement, pas seulement.
Les divers rouages, plus ou moins gros, représentent, chacun, une dimension de l’existence.
Dans chaque dimension ‒ ou cosmos ‒, le Temps s’y déroule de façon particulière ;
néanmoins, les cycles de développement ‒ les étapes d’évolution ‒ semblent les mêmes.
Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.

- Aaah ? Euh… comment ça ?

- L’humain peut percevoir trois des dimensions de l’existence.
Les scientifiques parlent de « microcosme » et de « macrocosme ».
Ils oublient notre dimension qu’on pourrait nommer « mésocosme ».

- Donc, nous les humains évoluons dans le mésocosmos ?

- Voilà, avec les autres animaux et les végétaux. On parle de vie sus-planétaire.
Dans notre dimension, nous sommes soumis à un certain nombre de lois naturelles,
lois plus nombreuses que dans la macrocosme,
et moins nombreuses que dans le microcosme.

Voyons ce schéma et reprenons :
le grand et gros rouage représente la dimension du Ciel, de l’univers.
Le cycle de développement des vies célestes paraît identique à celui d’un humain,
sauf qu’il se déroule selon un autre rapport au Temps.
De sûr, nous pouvons observer que, là-haut,
tout se déroule beaucoup plus lentement (selon notre échelle du temps) ;
et le fonctionnement des vies célestes serait moins soumis à des lois naturelles,
"mécaniques", comme celle de la gravitation par exemple.
Pour le dire autrement, le fonctionnement y est plus simple et aussi, moins soumis à la mécanicité.
Le fonctionnement mécanique correspond à ce que nous nommons « habitudes »,
comme par exemple de devoir assouvir quotidiennement le besoin de se nourrir.
Ce sont les lois naturelles qui nous imposent un fonctionnement prévisible car routinier,
mécanique car répétitif ; l’instinct est une fonction soumise aux lois naturelles de notre monde.

Revenons au schéma : le rouage brun représente le cycle de vie d’une planète, telle Terre,
qui se déroule plus rapidement que le cycle du soleil par exemple.
Selon le nombre de lois naturelles :
le soleil est soumis à peu de lois mécaniques ;
la planète Terre est soumise à davantage de lois de fonctionnement que le soleil ;
la vie sus-planétaire est soumise à davantage de lois que les planètes, et que le soleil ;
le monde du microcosme est soumis à davantage de lois naturelles que nous, dans le mésocosme,
et que les planètes, et que le soleil.
Il s’agit de saisir que le soleil, par exemple, paraît traverser les mêmes phases de développement,
d'évolution, qu’un humain ou qu’une montagne,
toutefois à un rythme et dans des conditions complètement différents,
c’est pourquoi autant la dimension du microcosme que celle du macrocosme nous sont inaccessibles.

Le rouage vert représente notre dimension d’existence, le monde intermédiaire.
Notre cycle de vie, par exemple, est beaucoup plus bref que celui des montagnes ;
et, par rapport à la durée de vie d’un soleil, notre temps de vie est carrément insignifiant.

- Ok, je résume : dans notre mésocosmos, on serait moins soumis à des sortes de devoirs naturels
que les microbes, par exemple, mais nous le serions davantage que ce qui vit dans le Ciel.
Néanmoins, dans les trois mondes, le cycle d’évolution se déroulerait selon le même principe.

- Voilà, c’est ça.
Maintenant,
lorsque, pour X raisons, des événements coïncident entre une dimension et l’autre
des phénomènes miraculeux se déroulent. Nous nommons cela « chance et malchance »,
« hasard », « magie » ainsi que « miracle ».
Par exemple : lorsque notre dimension et la dimension supérieure interagissent, en quelque sorte,
on peut assister à d'étranges phénomènes, à des événements hors normes, irrationnels et illogiques.

- Donc, un miracle serait dû à la rencontre entre une dimension et une autre.

- Oui, il semble que lorsqu’un humain se retrouve soudain confronté à un événement
régit par les lois célestes, par exemple, il se passe alors l’imprévisible, l’inattendu, l’incroyable, un miracle,
puisque, durant un très court laps de temps, les "choses" et fonctionnement de notre dimension
se retrouvent comme emmêlés et sous le coup de lois naturelles agissant dans un autre espace-temps.
Les diverses dimensions semblent de la sorte en relation  les unes avec les autres.

- Waouh, j’commence à comprendre. Un peu.
Voilà, peut-être, pourquoi on parle de portes, de passages entre un monde et l’autre ?
Ouuuh, va falloir que j’laisse reposer tout ça.
Mais, euh…, les montagnes évoluent au rythme de la planète, et non au rythme du mésocosmos,
c’est pourquoi elles vivent si longtemps ?

- Effectivement, les montagnes semblent soumises aux lois du macrocosme,
plus précisément celles régissant les planètes, dont Terre.


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