Extrait déjà paru sur le désormais vieux ex-blog Tarot-ressource.
Carl Gustav Jung nous a ouvert de nombreuses portes d’évolution,
vers l’Intelligence – par des accès à une meilleure conscience de soi et du monde –
et pour une meilleure connaissance des humains : de leurs vie intérieure, élans, souffrances, âme.
Voici un passage du Livre Rouge (cahiers personnels) de C. G. Jung,
transmis par Sonu Shamdasani.
Jung nommait ses cahiers Liber novus.
(Je me suis permis quelques libertés sur la présentation, comme d’habitude)
Quand nous ne voyons pas une chose,
le destin nous l’impose.
J’ai trouvé le bon chemin, il m’a conduit jusqu’à toi,
jusqu’à mon âme.
Celui dont le désir se détourne des choses extérieures parvient au siège de l’âme.
S’il ne trouve pas l’âme, l’horreur du vide s’emparera de lui
et la peur le poussera à coups de fouet encore et encore
dans une quête désespérée des choses creuses de ce monde
auxquelles il aspirera aveuglément.
Il deviendra le bouffon de son désir sans fin, s’éloignera de son âme
et la perdra pour ne jamais la retrouver. Il courra après toutes les choses,
il les tirera toutes vers lui, mais ne trouvera pas son âme,
car il ne la trouverait qu’en lui.
Son âme se trouvait bien dans les choses et dans les hommes,
mais l’aveugle s’empare des choses et des hommes, et non de son âme.
Comment pourrait-il la distinguer des hommes et des choses ?
Il trouverait bien son âme dans le désir lui-même,
mais pas dans les objets de son désir.
S’il possédait son désir au lieu que son désir le possède,
il aurait posé une main sur son âme,
car son désir est l’image et l’expression de son âme.
Je suis fatigué, mon âme ; mon errance, ma quête de moi à l’extérieur de moi
a duré trop longtemps.
Je marchais sur le chemin diurne et tu marchais, invisible, avec moi,
ajoutant ingénieusement un morceau puis un autre
et tu me fis voir un tout dans chaque morceau.
Tu prenais quand je comptais garder
et tu me donnais là où je n’attendais rien,
et sans cesse, des côtés nouveaux et inattendus, tu suscitais des destins.
Là où je semais, tu me volais la récolte et là où je ne semais pas,
tu me donnais des fruits au centuple.
Et sans cesse, je m’égarais du sentier
pour le retrouver là où je ne l’aurais jamais attendu.
Tu maintenais ma foi là où j’étais seul et proche du désespoir.
Tu me faisais croire en moi à tous les instants décisifs.
Comme un marcheur fatigué qui n’a rien cherché dans le monde à part ce dernier,
je dois me présenter devant mon âme.
Je dois apprendre que derrière toute chose il y a finalement mon âme et,
quand je mesure le monde, je le fais au fond pour trouver mon âme.
On aimerait apprendre ce langage (il s’agit du langage des rêves, celui des symboles),
mais qui est capable de l’enseigner et de l’apprendre ?
Car l’érudition seule ne suffit pas ;
il existe un savoir du cœur qui donne de plus profondes explications.
Le savoir du cœur ne se trouve dans aucun livre et dans la bouche d’aucun professeur,
mais il grandit en toi comme la graine verte sort de la terre noire.
L’érudition fait partie de l’esprit de ce temps,
mais cet esprit ne saisit aucunement le rêve,
car l’âme est partout où le savoir érudit n’est pas.
Tu veux apparemment échapper à toi-même
pour ne pas devoir vivre ce que tu n’as pas vécu jusqu’à maintenant.
Mais tu ne peux pas échapper à toi-même.
Cette vie est toujours avec toi et réclame son accomplissement.
Si tu te montres sourd et aveugle envers ce désir,
tu te montres également sourd et aveugle envers toi-même.
De cette manière, tu n’atteindras jamais le savoir du cœur.
Le savoir du cœur est comme est ton cœur.
Si ton cœur est mauvais, tu connaîtras le mal.
Si ton cœur est bon, tu connaîtras le bien.
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Oh que j'aime cette phrase "Le savoir du cœur ne se trouve dans aucun livre et dans la bouche d’aucun professeur,
RépondreSupprimermais il grandit en toi comme la graine verte sort de la terre noire." et celle ci "Le savoir du cœur est comme est ton cœur.
Si ton cœur est mauvais, tu connaîtras le mal.
Si ton cœur est bon, tu connaîtras le bien".
et "L’érudition fait partie de l’esprit de ce temps,
mais cet esprit ne saisit aucunement le rêve,
car l’âme est partout où le savoir érudit n’est pas."
Parfois je ne prends pas le temps de lire tout ce que tu partages ou alors je ne comprends pas toujours tout
Mais là je me suis posée un peu et j'ai pris le temps de te lire et ce texte m'émeut
J'comprends (que ce texte t'émeuves), itou ;)
SupprimerBelle journée en notes blues, Saby
Oh que oui, ça bouscule ! Et j'aime les mêmes phrases que Saby !!! ;)
RépondreSupprimerEt je suis convaincue par ce texte ! si le cœur est mauvais, tu connais le mal ! certain !
Yep !
RépondreSupprimer:))
A + Vi-le-Coquelicot