La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 1 juillet 2019

Sauvage

Quelque chose qui est resté sauvage, en soi-même,
c’est quelque chose qui est resté préservé, pur, originel ;
je veux dire que la part restée sauvage est, forcément,
ce qui se rapproche le plus de notre véritable nature.
Une part de notre personne, la sauvage, reste reliée à la Nature,
c’est-à-dire à « ce qui est » (sans intervention des idées).

Quoi d’autre que l’être –  une part de notre essence ou âme –  peut rester sauvage ?

Dès l’âge de trois ans, on nous a conditionné à nier notre être véritable,
naturel, afin de devenir un gentil civil, obéissant, poli, studieux, appliqué,
en développant une personnalité conforme (aux autres enfants,
et aux attentes des parents, instituteurs, etc.),
et en adoptant un comportement pré-pensé « admissible ».
En agissant de la sorte,
nous malmenons nos âmes – êtres – de ne pas les laisser
se développer à leurs rythmes, se former à leurs façons,
selon leurs élans propres et naturels.

L’humain si vil contemporain n’a plus rien de naturel !

Cependant, certains enfants, puis adultes,
parviennent à rester, un peu, en partie, sauvage ;
c’est-à-dire qu’ils refusent, en eux-mêmes, partiellement, la standardisation,
pour lui préférer l’écoute de l’élan propre, instinctif, intuitif.
Ces enfants développent, en grandissant, leur esprit critique,
que ce soit par rapport aux croyances et idées de leurs parents,
comme par rapport à ce qu’il découvre dans le monde, école et autres.

La part sauvage d’une personne refuse toute forme d’autorité extérieure
non reconnue par elle-même, ainsi que les normes et morale
auxquelles elle n’adhère pas.
Dès lors, tiraillée entre les besoins contradictoires
- de se sentir adaptée en société,
- et d'agir selon son élan sauvage,
la personne va évoluer à sa façon tout en devant faire, acter et "jouer",
avec les lois, codes, argent, culture, us et coutumes.
Notre vie, ne ressemble-t-elle pas à un théâtre (ou à un film), un spectacle ?
On y est payé pour tenir une fonction, on appelle cette activité « travail ».

Rester un peu sauvage (à l’intérieur de soi) n’est pas que positif,
là n’est pas le propos,
puisqu’il existe des psychopathes ayant préservé de leur âme,
en la laissant évoluer dans les bas-fonds des pulsions et de l’égocentrisme.

On peut être sauvage du type bestial ;
ou sauvage du type angélique.

On peut être bestial et se diriger vers l’angélisme ;
ou on peut avoir été un ange, qui déchoit et se transforme en bête.

Il n’y a pas de règle en la matière, et je ne pense pas que ce soit génétique :
il arrive qu’un enfant en souffrance parvienne à rester un peu sauvage ;
et il arrive, aussi, qu’un enfant suffisamment heureux reste un peu sauvage.

C’est une affaire de choix personnel :
de se laisser attirer vers le morbide – d’être tenté par un démon –,
ou de se diriger vers le juste et Bon (à distinguer de la sensiblerie et de la sentimentalité
qui ne sont que des allants subjectifs et intéressés rendant souvent hypocrites et partiaux).

Civilisé, pour le meilleur ou le pire.
Notons comment le mouvement, avant de se boucler, traverse son opposé.
Combien de civilisés "vivent" (bouffent, baisent, ruinent autrui, violent, etc.)
telles des bêtes,
et combien de sauvages (tribus hors civilisation, par exemple)
sont des humains justes et sensés ?

Sauvage, pour le pire et le meilleur.


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5 commentaires:

  1. Réflexion très intéressante. Le mot qui me vient c'est naturel... Suis pas sûr qu'il convienne mais ça me parle bien.

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    1. Naturel me parle aussi, cependant depuis au moins deux ou trois générations ceux vivant en ville ont perdu tout contact avec le naturel, avec la Nature ;
      et même en campagne, dans une moindre mesure, à force de "pesticider" et "Ogémiser" les champs et de faire des brushing aux forêts...
      Donc : naturel, selon quels critères (avec ou sans béton, par exemple, et la voiture) ?
      ;)) à + Thierry

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  2. https://www.youtube.com/watch?v=PWRm3V9pgto
    Cultivons la différence (si ça m'arrange bien sure )
    Allez merci de tes mots et a bientôt :))

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    1. "si ça t'arrange" ;))
      bah, t'as raison, faut penser qu'à sa pomme, d'autant à notre époque...
      A + Cres

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  3. Bien lire l'intro du conte sur le feu, sous "découverte et art escamotés",
    puisqu'il en ressort que l'usage du feu, comme toutes nos inventions "géniales",
    ont été découverts grâce à l'observation de la Nature.
    Or, c'est complètement dément, car avec ces inventions nous détruisons Le modèle d'inspiration et, surtout, La source des nourritures (aliments, air et eau potable)...
    Naturel, oui, mais selon quel modèle ?
    (Merci à Thierry pour cette réflexion)

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