La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 26 février 2017

De la vérité

Là, j’y suis, je saisis 

Hop, c’est fini, passé, dépassé,
ce que j’ai perçu-compris n’est plus,
plus qu’un souvenir se déformant peu à peu.

Comme la vie, la vérité est mouvement incessant.
La vérité se déroule au présent.

La vérité serait comme une fleur magique,
pouvant se transformer en toutes les fleurs possibles,
qui arborerait une configuration nouvelle à chaque instant.
Une seule fleur et pourtant des millions de figures.



Comme l’avenir, la vérité se prépare, s’apprête,
ne laissant jamais deviner comment elle se présentera.

La vérité aime surprendre.

Comme la liberté, la vérité ne peut pas être possédée.
Vouloir s’y raccrocher nous rend dépendant de chimères,
un peu comme l’alcoolique ne lâchant plus sa bouteille,
ou le cocaïnomane sa poudre diabolique.

Comme l’amour, la vérité pulse.

Comme un soleil, la vérité irradie, éblouit,
aveuglant les inconséquents et insatiables.

Comme le vent, la vérité souffle,
emportant les idéaux et ambitions,
pour ne laisser que la reconnaissance de l’enfant émerveillé.

Comme la pluie, la vérité dérange, mouille, indispose,
ou sinon, elle purifie, rassasie, rafraichit.

Comme la foudre, la vérité frappe et transperce les immodérés.

Comme la tempête, la vérité détruit le vain et superflu,
avec bruits et fracas,
et les trombes d’eau de débarrasser les déchets.

Comme durant un tremblement de terre,
la vérité engloutit les constructions calculées
par les cupides menteurs et tricheurs.

Comme un volcan, la vérité jaillit, explose,
anéantissant les âmes stériles, perverses, lâches.

Toi qui te prends pour l’enfant de Dieu,
crains la vérité.

Toi qui crois savoir,
crains la vérité.

Comme en la nuit, en la vérité,
les formes et apparences perdent leurs attraits.
Le Mystère y rôde. Terreur et extase des sens.
Corps et tête s’allient, s’alignent, pour faire face…

Comme l’eau, la vérité se répand partout à la fois,
occupant complètement l’espace,
en restant unie ; une unique étendue.

Comme un feu, le besoin de vérité nous brûle les entrailles,
et le mental de s’épuiser à fournir des éléments d’équations.

Comme le pouvoir, la vérité rend dément celui croyant la détenir.

Comme la mort, la vérité cogne impitoyablement,
nous transformant inéluctablement.

Toi qui prétends détenir des vérités,
crains la vérité.

Toi qui dis chercher la vérité,
fouilles en ton ombre au lieu de la craindre.

La vérité, c’est quand l’intériorité résonne
en harmonie avec les vibrations extérieures (en cours).
Quand le ressenti et les événements extérieurs concordent,
il y a vérité.

« Vérité » n’est qu’un mot, un souffle d’air.
Tenter de se la représenter à partir d’un terme
reste le plus sûr moyen de s’en éloigner.
Le mental traite les choses,
il ne les perçoit pas.

La vérité se ressent.

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Il te suffit d’un accord intérieur avec la vérité pour la reconnaître aussitôt.

F. Herbert

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2 commentaires:

  1. Eric,
    Je te rejoins sur le côté : c'est face à nous et on est en capacité de saisir ou non. Si oui il y a beaucoup à prendre. L'authenticité est assez répandue en fin de compte, disons chez les plantes, les animaux et la nature, enfin pas que...
    Tâchons d'être réceptif pour de vrai.
    @+

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