La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

vendredi 7 janvier 2022

Je, un étranger

 
Je*  s'écoute.

Je écoute tout en soi-même :
les sensations, les ressentis, l'instinct et l'intuition.
Je tient compte du mouvement émotionnel en soi-même,
en veillant constamment à ramener l'émotion en zone neutre, après l'avoir reconnue.


 



Je évalue également ses impressions et rêves, se forgeant ainsi un sentiment.

Je se rappelle que le cerveau n'est que partie du tout (constituant une personne),
et qu'il est infondé et insensé de préférer la tête au corps sensitif, instinctif et émotif,
corps doté d'une mémoire (et donc, d'un savoir inné) phénoménale (mémoire cellulaire, instinctive).
Distinguer et préférer la tête au corps est comme vouloir séparer la Terre du Ciel,
la femme de l'homme, l'enfant de sa mère.
Sans corps, pas de tête (et donc, pas de cerveau : pas de capacités d'abstraction, de calcul, etc.)

Je ne lutte pas contre l'ego exalté en soi-même,
ego sur-stimulé par les fonctionnement et conditionnement sociaux ; c'est pourquoi, en chacun, l'ego s'impose,
puisque Je n'est pas stimulé ni encouragé à se développer.
Plus Je reste larvé au fond de soi, plus l'ego ambitieux et avide se glorifie d'avoir pris la barre.
Plus Je s'émancipe, plus l'ego devient docile, malléable et utile en société
tel un vêtement choisi en fonction de son humeur et des événements extérieurs en cours.
En s'écoutant, Je grandit, se déploie, et l'ego vaniteux se tient à sa place : celle du serviteur de Je.

Je vit le plus possible l'instant présent, l'esprit éveillé et curieux. Je aime apprendre.
Je s'active avec l'intention que le lendemain (les instants suivants)
s'annonce fructueux (récolter les graines semées), sain et serein.

Je réfléchit au bon sens, avec conscience des conséquences de ses actes.
Je est responsable et n'a nul besoin d'autorité (extérieure à soi) ;
néanmoins, Je peut accepter une autorité pour autant qu'elle soit juste, saine et sincère.

Je, en s'écoutant, détecte facilement les entourloupes, les mensonges, les tromperies et les incohérences ;
de la sorte, Je n'a besoin de quiconque pour penser et agir en sachant ce qui est bon
et juste pour soi comme pour les autres (y compris l'environnement naturel).

Le développement de Je est également fonction de ses nourritures :
nourritures pour le corps, pour l'affect (façon d'entretenir des relations avec autrui),
et pour l'esprit (idées, savoirs et théories, croyances, idéaux, sciences, spiritualité, etc.)

Chaque humain est Je en puissance.
Malheureusement, notre civilisation ne stimule que l'ego de chacun,
en considérant nos Je comme des dangers pour l'autorité des "supérieur$" égotiques en mal de pouvoir.
La tendance actuelle consiste à adorer les egos de psychopathes
en avilissant et annihilant les élans des Je sains de corps et d'esprit.

Nous considérons et traitons Je tel un étranger, un migrant par exemple,
et, pire que tout, nous en sommes à craindre Je !

Quelle inconséquence, que de gâchis !

Il s'agit de considérer le fait que nous ne savons que très peu de choses concernant les possibilités de Je
restées en latence (puisque nous ne stimulons que l'ego insatiable et donc, toujours insatisfait).

Le prochain continent à découvrir n'est pas sur Terre ni dans l'espace mais à l'intérieur de chacun.

Je est capable de discernement, d'indépendance, d'initiative et de créativité.

En s'écoutant, Je devient un Souverain intègre et incorruptible.

 




Note

* "Je" n'est pas "moi-je" (l'ego) bien que "moi-je" fasse partie de "Je".
Moi-je est égocentrique, se rendant conforme pour plaire et satisfaire aux exigences des supérieurs hiérarchiques,
en rêvant lui-même de devenir le grand patron ou de gagner beaucoup d'argent en jouant au loto
et autres jeux d'argent débiles et truqués.
Je est  tout ce qui constitue notre personne, alors que moi-je n'est que l'image que l'on entretient de soi-même,
image que l'on s'efforce d'imposer aux regards et opinions des autres,
c'est-à-dire que l'ego provient d'un idéal vaniteux notamment celui briller en société
en s'abrutissant d'alcool, de drogues (licites et illicites) et de sexe pour parvenir à dormir un peu,
pour noyer la conscience révoltée, pour ne surtout pas entendre les lamentations de l'âme blessée.
Le Je étouffé, moi-je produit à son insu une ombre morbide et auto-destructrice.
Moi-je est incapable de créativité et d'initiative, c'est pourquoi la personne se comporte comme un mouton zélé,
toujours fatigué et prêt à croire n'importe quoi provenant d'un moi-je prétentieux
estampillé "officiel" et "supérieur" (expert, spécialiste, président, etc.), qui passe à la TV.

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