Le pouvoir des liens

Des fils pendent les uns à côté des autres.

Un coup de vent ou un souffle les soulève et sème la zizanie.
Quelle fragilité, quelle inconstance !

Savez-vous qu’en macramé, comme sûrement en broderie et tricot,
tous les fils sont utilisés : aucun n’est délaissé ni méprisé ni supprimé.
Chaque fil est important.
Certains fils sont conducteurs, d’autres servent à soutenir ou à renforcer,
certains apparaissent peu alors que d’autres davantage,
mais tous, chacun, permettent la figure d’ensemble.
Une fois les fils noués, un motif apparaît ;
et, surtout, ils sont devenus, ensemble, solides :
une force, une résistance, une masse.
Ensemble, noués, reliés les uns aux autres,
plus moyen de corrompre un fil.

Nouer des fils et retrouver le plaisir du toucher :
la laine est douce, souple, tellement agréable aux doigts.
Le coton est un peu moins doux. Il y a le coton industriel et le coton naturel.
Le lin est rêche, pas très souple, et irrégulier.
Pour le moment, mon préféré,
non pas à travailler (la laine et le coton étant plus doux et le fil plus régulier, facile à manipuler)
mais à porter, une fois le bracelet terminé. J’apprécie le contact entre le lin et ma peau.
Le coton tient un peu chaud, moins que la laine.
La laine ne tient pas l’eau, le bracelet se déforme.

Le lin, on l’oublie, comme s’il se tempérait avec notre corps, comme s'il l'épousait.

Le tissage ou nouage, c’est aussi le contact visuel avec les couleurs.
L’assemblage des couleurs n’est pas évident.
Quel effet me font les couleurs ! Étonnant.
Couleurs, émotions, comme notes et mélodies en musique.

Peut-être que les actionnaires des multinationales,
ainsi que les présidents (qu’on se mérite ?) comme Mrs Macron et Trump
feraient bien de pratiquer le macramé ?

Qui sait si cela ne leur remettrait pas la tête à l’endroit ?