La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 2 octobre 2017

Mariage pour tous

J’ai lu que l’Allemagne a institué le « mariage pour tous ».
En France, depuis 2012, on n’en parle guère de ces mariages,
ce qui me fait en déduire que ce doit être un fiasco ;
autrement, ils en auraient fait des gorges chaudes.

Une deuxième remarque :
la plupart d’entre nous, les médias en tête,
peinent à nommer ce qui est : le mariage entre homosexuels,
pour lui préférer le « mariage pour tous » (qui ne veut rien dire).
C’est assez "parlant" (je trouve), représentatif d’un malaise à refouler.

En 2012, j’ai écrit une nouvelle afin de traiter ce sujet.
Elle était parue sur le site Tarot-ressource.


Romain est âgé de 26 ans. Marié depuis deux ans, il ressent depuis quelques temps
un besoin de prendre des distances, de respirer un autre air, d'une ambiance différente,
afin de pouvoir faire le point et se reposer. Ces dernières semaines ont été difficiles,
éprouvantes, notamment à cause de disputes de couple incessantes.
Romain a appris que sa moitié le trompe. « C’est juste des expériences sexuelles,
rien de plus mon chou, c’est toi et uniquement toi que j’aime
», a-t-elle expliqué.

Les nerfs de Romain sont à vifs. Il s’est senti trahi dans sa confiance.
Il ressent une colère contenue qui s’attise dans les profondeurs de son être.
Dans sa tête tout s’emballe et se court-circuite. Il ne parvient plus à se calmer
ni à réfréner ses ruminations récurrentes. Il peine à se concentrer sur ses activités.
Romain devient anxieux, avec une impression d’évoluer comme à côté de lui-même,
c'est pourquoi il a demandé, à son travail, un congé sabbatique pour une durée de trois mois.

Romain a décidé de voyager, afin de se retrouver et pouvoir se ressourcer.
Il part seul.
Sa destination est l’Asie, l’Indonésie pour commencer.
Il va découvrir ces îles pour la première fois.
Il s’imagine l’Indonésie comme un pays encore préservé.

Romain a atterri à Singapour et n’en revient pas de cette ville futuriste,
avec ses gratte-ciels d’une hauteur inouïe.
J’ai l’impression d’être aux Etats-Unis, pas en Asie !, pense Romain.
Il n’est resté que deux jours dans cette ville aseptisée qui, étrangement,
lui provoque une sensation de vertige.
Il a pris un avion jusqu’à l’île de Java.

Arrivé à Djakarta, Romain est monté aussitôt dans un bus pour s’éloigner de cette grande ville,
ressemblant plus à ce qu’il imaginait de l’Asie. En regardant les paysages verts défiler,
il se sent de plus en plus excité et content, voilà l’ambiance que je recherche.

À Bandung, grande ville sale, polluée et sans charme particulier,
Romain s’est retrouvé coincé à la gare. Il est arrivé en pleine fête nationale
et tous les hôtels qu’il a prospecté lui ont annoncé la même chose : c’est complet.
L’aventure commence, se dit Romain, non sans sourire de sa malchance.
Pendant sa recherche, un jeune gars du pays l’a apostrophé, en un anglais approximatif,
et lui a proposé un hôtel de passe. Romain lui a expliqué qu’il est fatigué et qu’il veut juste dormir.
Le jeune gars lui a rétorqué « tu n’aimes peut-être pas les femmes, si tu veux je reste avec toi,
je n’aime pas beaucoup ça mais je passe la nuit avec toi
».
Romain a rigolé « j’ai besoin de me reposer ».
Le jeune gars a poursuivi sa route, dépité de ne pouvoir gagner de l’argent avec ce touriste.
Romain est retourné à la gare ferroviaire, pour s’y sentir en sécurité.

Deux jeunes employés se sont approchés et lui ont demandé ce qu’il faisait là.
Leur anglais était des plus basiques. Romain a expliqué sa situation comme il a pu.
Les jeunes hommes, à la physionomie déjà fatiguée, lui ont proposé de venir avec eux,
dans un local situé dans la gare. Un peu surpris Romain les a suivis, en se tenant sur ses gardes.
Une fois à l’intérieur d’une pièce minuscule et lugubre, chacun s’est jeté sur une banquette
parmi les produits de nettoyage et les balais. Les jeunes gars lui ont demandé s’il est marié
et s’il a des enfants. Romain, soudain mal à l’aise, a répondu par la négative,
en espérant que les gars n’avaient pas vu son alliance.
Il leur a expliqué qu’il avait besoin de se retrouver seul durant quelques temps.
De se comprendre les uns les autres étant difficile, ils se sont endormis quelques heures.

Le lendemain, Romain a reporté son départ afin de passer un moment avec les employés.
Durant leur pause de l’après-midi, il leur a offert le cinéma et un repas au restaurant,
pour les remercier.

Ensuite, Romain a découvert Yogyakarta, qu'il apprécie.
Cela fait dix jours qu’il y réside.
Il trouve les indonésiens forts gentils et souriants. Tout se passe bien pour lui,
sauf sur un point irritant : il se sent mal à l’aise lorsque les indigènes lui demandent
sans arrêt d’où il vient, s’il est marié, s’il a des enfants et pourquoi il voyage seul.
À l’un d’eux, avec qui il a sympathisé, il a répondu « oui, je suis marié,
mais il est resté au pays car c’est tendu entre nous en ce moment et j’ai besoin de faire le point
».
Son interlocuteur, en écarquillant les yeux, lui demande « il ? Tu veux dire elle, non ? »
« Non, je suis marié avec un homme. En France, cela est autorisé maintenant ».
Son interlocuteur est resté scotché par cette réponse, la bouche ouverte.
Il a dodeliné de la tête en grimaçant et s’est éloigné sans rien ajouter.
Le jour suivant, Romain a l’impression de devenir la risée du personnel de la Guesthouse.
Il se fait peut-être des idées, mais il se peut aussi que son nouvel ami javanais ait parlé.
Romain se sent mal à l’aise. En France, il évoque ouvertement son homosexualité,
parfois même pour provoquer son entourage. Mais ici, ce n’est pas pareil.
De devoir parler de sa situation devient un cauchemar.
Romain suppose que les pratiques homosexuelles sont courantes en Indonésie.
Ce n’est pas cela qui a choqué le javanais, mais le fait d’être marié à un homme.

En observant la réaction du gars, Romain a senti le doute s’immiscer au plus profond de lui-même,
comme un vers venant lui ronger les tripes.
Il pense à son père et se surprend à le comprendre,
car ce dernier refuse de lui parler depuis l’annonce du mariage.

Romain se dit qu’il vaut mieux qu’il enlève son alliance et qu’il mente
au sujet de sa situation affective. Dorénavant, il répondra, soit qu’il n’est pas marié,
soit qu’il a une femme. Cela évitera des malaises.
À croire que j’en ai honte !, constate-t-il.

Romain poursuit sa route en direction de l’île de Bali. Il compte prendre le bateau pour traverser.
Sur le quai, il est accueilli chaleureusement par un indigène âgé d’une cinquantaine d’années,
maquillé et efféminé, qui l’a dragué effrontément en lui vendant un billet.
Etonné, Romain rit de bon cœur en prenant place dans le bateau.
Au moins celui-là ne m’a pas demandé si je suis marié.

Une fois sur l’île de Bali, Romain est parti directement à Ubud,
ne se sentant pas attiré par la réputée Kuta et ses fameuses plages.
Il veut rester au calme, dans la nature. Et c’est ce qu’il a trouvé : une petite ville touristique,
avec boutiques et bars, entourée de rizières et de paysages verts.
À la station de bus, un jeune balinais lui a proposé un prospectus vantant la location de bungalows.
Pour un prix modique, Romain en a loué un spacieux, propre, avec salle de bain privée.
Le lieu est simple, récent. La femme du propriétaire prépare de succulents petits déjeuners
bourrés de fruits de toute sorte. C’est savoureux. Romain découvre d’innombrables sortes de riz
notamment les rouge et noir.
Il aime voir les femmes portant leurs offrandes sur un plateau posé sur leurs têtes,
plateau bourré de fleurs, fruits, riz, parfois gâteaux et autres,
qu’elles déposent devant les temples, en allumant de l’encens.
Entre les vêtements des locaux et les plateaux d’offrande,
c’est à un festival de couleurs que Romain assiste chaque jour.
Les balinais sont pauvres, ils vivent simplement, mais ils mangent et sont souriants.
Malgré l’affut de touristes, ils vaquent à leur occupation, sans se laisser distraire.
Ils ont encore le sens du sacré, se dit Romain en les observant.
Il s’amuse à penser que ceux qui ont imaginé le paradis ont dû s'inspirer de Bali.

Trois jours plus tard, deux jeunes femmes blanches arrivent avec des sacs à dos.
Elles louent un bungalow situé en face du sien, de l’autre côté d’une cour intérieure.
Il les entend parler en français entre elles. Lorsqu’elles regardent dans sa direction,
il les salue en français.
Ils se sont réunis tous trois pour faire connaissance et échanger sur les motifs de leur présence à Bali.
Les jeunes femmes sont venues pour suivre des cours de danse durant une année.
Entre les trois, le courant a rapidement passé.

Les jours suivants, ils ont visité ensemble Ubud et ses environs.
Camille est grande, un peu plus que Romain, brune et assez jolie, la peau mate.
Morgane est petite, blonde, beau visage, fine et dotée d’une paire de seins incroyables,
un peu gros par rapport à ses taille et silhouette. Elles sont âgées toutes deux de 18 ans.
Elles ont réussi leur bac et ont décidé de prendre une année avant de poursuivre leurs études, ou non.
Elles adorent la danse classique et moderne, elles veulent maintenant apprendre la danse balinaise.

Depuis, ils ne se séparent plus, sauf pour dormir.
Les filles ne commençant leur école de danse que dans une dizaine de jours
ils ont le temps de vadrouiller, de louer des vélos,
de prendre le bus pour aller visiter d’autres régions de l’île.
Les soirs, ils assistent aux innombrables spectacles de théâtre-danse
rythmés par le son des gamelans.

Peu à peu, ils se sont faits confiance. Ils ont parlé de leurs désirs, de leurs amours,
de leurs rêves, de leurs doutes et espoirs.
Camille : tu as une copine en France, Romain ?
- Non, je suis en couple avec un gars, mais ces derniers mois ont été pénibles.
Et j’ai appris qu’il ne cesse de baiser avec d’autres. Nous sommes mariés depuis deux ans,
alors que nous n’étions même pas pacsé.

Morgane : t’as pas d’alliance ?
- Je l’ai enlevée récemment. La plupart des indonésiens avec qui j’ai parlé
m’ont systématiquement demandé si j’étais marié, etc.
Je ne vous explique pas la réaction lorsqu’il m’est arrivé de leur dire qui j’ai épousé.

Morgane : ce n’est pas comme en France ici, ils n’en sont pas là, cela doit les choquer.
- Oui, et à Java ils sont musulmans.
Depuis que je suis en Indonésie, je me demande ce qu’il m’a pris de me marier.
Cela m’apparaît maintenant comme une telle absurdité !

Camille : t’aimes pas les femmes ? T’as déjà couché avec une femme ?
- Oui, j’ai eu deux expériences. Ensuite j’ai essayé avec un homme et cela m’a comme grisé.
J’aime bien ce rapport sauvage, les regards à la fois fuyants et insistants qu’on peut échanger
entre hommes, pour finalement se faire jouir sans demander quoi que ce soit,
ni besoin de roucouler ni, surtout, de s’attacher. Enfin, jusqu’à ce que je rencontre Didier.

Camille : j’ai couché avec une amie, l’an passé. C’était bien, cela m’a plu et en même temps,
cela m’a fait bizarre. Je préfère le faire avec un homme,
j’aime me lover dans ses bras et le sentir en moi
.
Morgane : je n’ai rien contre les homos, mais je suis contre le mariage.
Je trouve cela abjecte.
Je ne pourrais pas me marier avec une femme, quelle horreur !

Romain :  je commence à penser que c’est contre nature.
Camille : c’est que la notion de mariage évoque instantanément…
« Un homme et une femme » se sont-ils écriés en chœur.
Rires.

Camille : c’est universel, partout dans le monde il est inscrit dans nos gènes
ce que représente un mariage. Depuis la nuit des temps, et quelles que soient l’ethnie,
la culture et les croyances, un homme et une femme se marient avec le désir d’avoir
et d’élever des enfants. En validant le mariage homo, nous heurtons la symbolique
et le sacré qui imprègnent cette notion d’engagement.

Morgane : ce que je ne comprends pas c’est qu’il y a le PACSE pour officialiser leur union
et même pour leur donner des droits de couple, alors pourquoi les homos ont voulu se marier ?

Romain : figure-toi que je commence à me le demander sérieusement moi aussi.
Je crois que ce n’est que caprice. Avec le pacse, j’ai pensé qu’enfin nous évoluions,
que les esprits s’ouvraient et devenaient plus tolérants. J’ai vu cela comme un grand pas en avant,
un progrès pour l’humanité et la liberté individuelle. Je le crois encore aujourd’hui.
Mais avec le mariage, j’ai l’impression que ça dévie : plutôt que d’aller de l’avant,
l’évolution se dirige de biais.
Tu as raison Camille, ce qu’implique un mariage est inscrit au plus profond de chacun
d’entre nous sur cette planète. J’en prends conscience depuis que je suis en Indonésie.
Deux hommes ou deux femmes ne peuvent tout simplement pas se marier,
symboliquement c’est impossible et ridicule. Cela n’a aucun sens.


Tous les trois passent des journées agréables, à flâner aux abords des rizières.
Les soirs, ils mangent dans le terrain vague où s’installent les vendeurs de repas.
Chaque début de soirée, des indigènes viennent avec des charrettes
pour vendre leur nourriture, des mets de qualité faits maison.

Le dernier soir, ils font la tournée des bars, ils ont envie de faire la fête.
Morgane et Camille ne manquent pas de prétendants qui leur tournent autour, la langue pendante.
Finalement, les trois amis sont rentrés bien alcoolisés, bras dessus-dessous,
en marchant-tanguant et en chantant. Camille a proposé qu’ils dorment ensemble cette nuit.
Dans le lit, ils ont bien rigolé avant que les filles aient commencé à se caresser les bras,
au-dessus du ventre de Romain, qui se trouve positionné entre les deux.
Ce dernier a commencé à sentir son sexe se durcir dans son slip soudain trop étroit.
Comme magnétiquement et avec douceur, leurs trois bouches se sont rapprochées,
pendant que leurs mains découvraient des parties de corps, caressant les peaux,
remontant le long des formes, les doigts s’entortillant dans les poils
en parvenant aux zones chaudes et humides.
Les murmures de plaisir s’intensifient dans le bungalow des filles.

Deux jours après, Morgane et Camille sont parties à Denpasar.
Romain s’est senti triste. À peine parties, elles lui manquaient déjà.
Il est parti sur l’île de Lombok où il a fait "teman-teman" (devenir ami) avec plusieurs jeunes gens travaillant dans la Guesthouse où il loge. Ces derniers prennent candidement la main de Romain
quand ils s’en vont marcher tous ensemble, comme s'ils sentaient la peine de Romain.
Les soirs, un indigène d’une trentaine d’année est venu à plusieurs reprises au restaurant
pour leur raconter des légendes du coin, notamment celle de l’homme-crocodile.

Romain est heureux sur cette île, il se sent l’esprit apaisé.
Sexuellement, il n’éprouve aucun désir et cela lui fait du bien.
Par moments, il repense à Morgane,
à Camille,
aux deux,
et à leur nuit sensuelle.
Il a aimé faire l’amour avec elles. Il a aimé caressé les seins généreux de Morgane.
Et Camille, quelle peau douce !
Au réveil de cette nuit de plaisir, toutes deux lui ont fait remarquer
qu’il n’était pas plus homo qu’elles et qu’il pourrait rendre heureux une femme.


Deux mois plus tard, revenu à Singapour,
une fois dans l’avion pour le retour en France, Romain prend une résolution :
dès mon arrivée, j’annonce à Didier que je ne veux plus de ce mariage.
Nous divorcerons. Faut bien mener cette comédie délirante jusqu’au bout.
Je ne sais si nous resterons ensemble,
mais si nous décidons de poursuivre notre relation, on se pacsera.


Ensuite, Romain se dit encore :
Si cela est possible, j’aimerais parler avec mon père pour lui répéter
que je ne renonce aucunement à vivre ma sexualité comme je l’entends.
Mais j’aimerais reconnaître, en sa présence, mon erreur de jugement concernant le mariage homo.
Je souhaite qu’il entende que j’ai pris conscience de mon égarement en épousant Didier
.

Romain pense que sa décision de se marier était une fausse motivation
pouvant s’expliquer par une réaction viscérale et rebelle contre l’éducation morale et autoritaire
qu’il a reçue de ses parents. En fait, ce fut une action de pure provoque, j’ai agi comme un gamin.

Durant le vol, Romain somnole et pense qu’avant ce voyage,
il n’y avait plus de valeur dans son existence. Plus rien n’avait de sens ni de réelle importance.
Ce séjour en Indonésie lui a permis de renouer avec cette dimension subtile,
essentielle et intemporelle : le sacré.

Maintenant, il juge le mariage homo comme une abomination,
comme un acte commis contre le sacré.

Il se souvient d’un échange qu’il avait eu avec sa sœur, trois ans plus tôt,
lorsqu’il lui avait annoncé son prochain mariage. Elle lui avait dit :
« toute personne saine d’esprit sait qu’en étant homo, on choisit un mode de vie différent
de la traditionnelle vie en couple, vie de famille. On choisit aussi de ne pas avoir d’enfant.
Tout cela fait partie de la voie des homosexuels(les).
Mais voilà que les homos veulent le beurre et l’argent du beurre.
Ils choisissent l’homosexualité, qui est une sexualité improductive,
tout en voulant vivre comme des hétéros procréateurs.
Il faudrait se demander : qu’est-ce qui fait qu’un homo rêve de vivre le rêve d’un hétéro
notamment en revendiquant le mariage ?


Qu’est-ce qui fait que les homos ne se créent pas leur mode de vie, leur propre rêve de couple ?

En se mariant, ne renient-ils pas leurs particularités en voulant se calquer au modèle des hétéros ?

Pour ma part et concernant le mariage homo, je n’y vois qu’une parodie grotesque,
une mascarade d’adultes immatures souffrant de troubles de la personnalité.
Tout cela me fait penser à la période annuelle du carnaval : durant ces jours de fête,
il est admis de faire et de se comporter comme on ne se l’autorise pas le reste de l’année.
Des hommes se déguisent en femmes, des couples acceptent les relations sexuelles extraconjugales,
des femmes s’exposent en string, les politiques sont parodiés, etc.
Eh bien, le mariage gay, je vois ça comme un carnaval qui durerait toute l’année,
365 jours de festivités et d’orgies.
Il n’y a qu’à voir les gay pride, n’est-ce pas carnavalesque ces gays qui s’exhibent moitié nus,
chaque année, dans ces défilés ?
Je me suis souvent demandée pour quelles raisons les gays ne défilaient pas habillés
comme tous les jours, simplement et normalement, plutôt qu’en string avec une plume dans le cul.
Pourquoi chaque année, s’évertuent-ils à défiler de façon dépravée,
inacceptable moralement vis-à-vis des enfants ?
Ne savent-ils pas se distraire, s’amuser, et revendiquer leurs droits
sans que cela ne devienne glauque et parodique ?
Ils feraient mieux de lutter pour leur liberté d’aimer en affichant une image d’eux-mêmes plus saine. »


Romain s’endort avec la satisfaction de constater que ce voyage lui remet les idées en place.
Mission accomplie. Sa faculté de jugement s’est affinée, comme réajustée.
Être libre en agissant avec bon sens, sera sa nouvelle devise.

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16 commentaires:

  1. Tous les homos ne se marient pas, tous les homos ne défilent pas à la gay pride, tous les hétéros ne se marient pas non plus, laissons les gens faire ce qu'ils veulent et tout ira pour le mieux ! ;)

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    1. D'av avec ce que tu écris.
      Une question : pour quelles raisons les gouvernements "poussent"
      au mariage ?
      Entre 1939-45, les homos étaient gazés, dans les douches.
      Jusqu'à (env.) 1990, les homos étaient considérés comme
      malades mentaux, pervers = peine de prison possible ou séjour en hôp psy.
      Et maintenant, l'opposé !
      ??

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    2. Est ce vraiment les gouvernements qui poussent au mariage???

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    3. Nan, c'est ma mère.
      :))
      Le gouvernement = autorité.
      Autorité édicter : femmes et hommes, mariez-vous entre vous.

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    4. ahah c est peut être pour ça que la génération rebelle ne voulait plus de mariage .... Autorité ....mouais ....

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  2. C est quoi le mariage ? ;) ah dilemne .... il croyait pas vraiment au mariage en fait ton gars !! il va essayé le divorce du coup ... mouais finalement ma generation on ne se mariait plus ... puis c est revenu .... histoire de mode ? Je conrinue à vivre dans le péché dirait les plus anciens .... chacun fait pour le mieux .... comme il veut ... mais ton type se remet en question .... sacrément !

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    1. Ouais, c'est une putain de question "c'est quoi le mariage".
      Se remettre en question, remettre en question ce qu'il se passe,
      oui, c'est nécessaire.

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    2. Oh purée j'ai fait des fautes : il va essayer avec un "r" c'est mieux ...je continue car conrinue ça n'existe pas ... et les plus anciens "diraient "... désolé avec mon petit téléphone hier soir je ne voyais pas grand chose pour commenter
      Bises et bonne Journée Eric

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    3. :)) ciao, bises à toi aussi Saby(de mon côté, c'est sans lunettes grossissantes que ça devient la cata)

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  3. Eric,
    Belle nouvelle.
    Tout à fait d'accord avec Virevolte. On fait comme on veut. Chaque possibilité est une opportunité, on s'en saisit ou pas et après on fait comme on peut.
    @+

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    1. Hello Thierry,
      Juste recadrer (pour tous) : le propos n'est pas de faire comme on veut ou non de sa sexualité (Romain le dit, comme ses amies, qu'on fait comme on veut), mais comment est-on passé d'un extrême à l'autre (en environ
      60 ans) : de l'extermination, à la perversion, à la libération pénale, au mariage des homos, qu'on n'arrive pas à dire ni à écrire,
      alors on dit "mariage pour tous".
      Monde de fous, décisions de fous.

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    2. Eric,
      Je comprends. Ma formulation était un peu simpliste en effet.
      Merci à toi.
      Thierry

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    3. :) Je m'adressais à tout le monde (ceux qui lisent ces coms).
      Je trouve important de bien distinguer entre :
      - une institution sociale, servant de modèle de normalisation à tout le monde, régie par l'autorité et ses services (justice, par ex.) ;
      - la liberté de chacun (que l'homosexualité soit considérée comme psychopathologique ou non, que sa pratique soit autorisée ou non...)

      A toute Thierry

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  4. Un autre point traité dans cette nouvelle, qui me paraît important :
    un homme (ou une femme) qui choisit une sexualité homo sait bien,
    au fond de lui, qu'il ne vivra pas selon le modèle d'un couple hétéro.
    On ne vit pas avec une personne de même sexe
    comme avec une personne de sexe différent
    (sans être question de "c'est bien ou pas bien").

    Chacun fait comme il veut, oui,
    chacun peut se marier ou ne pas se marier, oui,
    mais le mariage est une institution sociale,
    et c'est aussi un symbole archétypal,
    qui, logiquement, devrait avoir un sens...

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  5. personnellement, je voulais me marier, pourquoi ? parce que pour moi c'était un engagement fort auprès de l'autre, une volonté de faire sa vie longtemps ensemble, c'était ne pas prendre sa vie de couple à la légère. Et au final, rien ne s'est passé comme prévu ! mon ex, lui, considérait le mariage comme une grande fête, il n'avait finalement pas très envie de s'engager et comme nous n'avions pas les moyens financiers de faire une grande fête, nous ne nous sommes pas mariés. Vu comment la situation a évolué j'étais plutôt contente de ne pas être mariée. la séparation a été plus facile. Et aujourd'hui, avec le recul, je me dis qu'on aurait mieux fait d'être mariés, qu'on serait passé par le divorce et qu'on aurait dû par la force des choses régler les choses pour les enfants avec l'aide de la loi. Parce que là, rien n'est réglé et c'est compliqué pour moi, pour eux... alors, le mariage finalement ça peut aider à faire reconnaître aux deux parties qu'il y a des devoirs à respecter vis à vis de sa famille ! ;)

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    1. Coucou Virevolte, c'est important ce que tu écris car cela remet le contexte en place : mariage = institution sociale.
      Merci pour ce témoignage, Vi ;)

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