La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 27 février 2018

Ego bestia

Animal : être sentient fonctionnant par automatismes, de façon mécanique,
à force d’habitudes et de routine acquises par imitation et identification.

Humain : animal qui pense,
doté d’une volonté mentale, abstraite,
comme son imagination autodestructrice.

Instinct : fonction animale, en grande partie inconsciente,
à la fois mécanique (soumise aux lois cosmiques naturelles)
et à la fois opérant telle une antenne perceptive ; en effet,
l’écoute de l’instinct, en situation de danger par exemple,
permet des réactions physiques directes, rapides et appropriées.

Cependant, la plupart du temps,
l’instinct somnole confortablement,
en implorant davantage de sécurité et de civilité,
dans l’attente de manger, un verre d’alcool à la main.

C’est comme un animal sauvage dans son milieu naturel ;
et le même animal dans un zoo, où son instinct s’atrophie,
se contentant d’attendre les repas,
et de grogner contre les imprévus et inconnus.

Une personnalité cultivée, suffisamment riche,
passant son temps à se soucier de ses biens et désirs,
en calculant ses bénéfices et pertes, entre deux rendez-vous à telle heure,
est-ce plutôt l’animalité de la personne qui domine, dirige son existence,
ou est-ce la part humaine, pensante ?

Le fameux « métro-boulot-dodo » convient plutôt à la part animale
qu’à la part humaine, non ?


Symboliquement, en la personne,
la part humaine correspond au Ciel,
aux choses, relations et affaires éthérées ;
alors que la part animale correspond à la Terre,
au matérialisme, au désir de possession et de puissance par exemple.

Notre part humaine devrait servir, en toute logique,
à dépasser (transcender, sublimer) notre nature animale, mécanique.

Il se trouve que, dans les faits,
l’agriculture et l’élevage intensifs ont lié les mains et pieds des gens.
L’industrialisation a lié, en plus, leurs pensées à la mécanicité,
mobilisant de la sorte la part animale domesticable de chacun.
Les robots nous plongent la tête entière dans la machine.


En quelque sorte, on pourrait penser que
l’ego n’est qu’une parure recouvrant l’animal-savant
se prenant pour une personnalité humaine importante
évoluant au sein d’un système des plus abstraits,
qui entretient le déséquilibre, les injustices, la démence.


Déchirer l’ego,
et l’animal se retrouve aussi désemparé que chat trempé,
horrifié de découvrir sa véritable nature,
pourtant parfumée, instruite,
et sachant conduire une voiture.

Le confort nous tient endormi, docile, comme l’animal au zoo.

Le thème de la sécurité n’est qu’un moyen pour générer un climat de méfiance,
afin que chacun reste chez soi, enfermé à double-tour, devant la TV,
le smartphone à la main, en rêvant d’aventures et de liberté.

Des animaux-savants, astucieux,
bien habillés et souriants en public,
fabriquant des armes à n’en plus finir,
en discourant de façon érudite de non-violence.
Nous n’avons d’humain que le terme,
terme aussi abstrait que notre société dite civilisée et démocratique.


Parvenir à cerner la part bestiale en soi-même et, selon,
à la contenir, la domestiquer, la contrôler, la dresser,
ou mieux : à l’apprivoiser, l’aimer et l’éduquer

La rassurer, elle est émotive et donc, peureuse.
S’affirmer, être son maître.

Quoi,
quelle part de la personne peut apprivoiser la bête,
sinon la part humaine ?

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2 commentaires:

  1. Eric,
    On essaie de dompter la bête, on essaie, on échoue, on recommence, c'est ainsi...
    Enfin grâce à des lectures et des échanges on avance.
    Thierry

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    1. Essaies de l'apprivoiser, plutôt, et de l'aimer.
      Dompter : imposer sa volonté, l'obéissance.

      Essais - réussite ou erreur - essais, etc.
      Erreur : apprendre

      A + Thierry

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