La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 10 avril 2017

De l'estime

Le sentiment de supériorité provient de notre relation à l’estime de soi ;
ce qui est étroitement relié à notre mode de perception (de soi et du monde).

Je suppose que nous sommes d’accord que l’équilibre, ou bien-être,
consiste à se trouver proche de la juste estime de soi,
ni trop (d’amour-propre), ni insuffisamment.

Le sentiment de supériorité peut être : extérieur, exhibé, exprimé,
revendiqué (comme par ex., les onze candidats à la présidentielle),
ou sinon intériorisé, inhibé, non ou partiellement conscientisé.

Il me semble que les personnes extraverties souffrant de surestime de soi
se sentent, intérieurement, vides ou sinon, trop mal à l’aise avec elles-mêmes
pour pouvoir supporter des temps de solitude,
c’est pourquoi ce type de personnes se trouvent toujours en compagnie de personnes
qu’elles peuvent mépriser, ce qui renforce leur sentiment de supériorité…
Processus spiralé.

À contrario, les personnes introverties ont tendance à se surestimer lorsqu'elles sont seules,
avec elles-mêmes, dans leur ambiance, ce qui s’observe notamment au travers de pensées du type :
« je ne suis pas comme les autres, je dois être un extraterrestre, ils ne comprennent pas,
je ne suis pas né au bon moment, etc. »
Ces personnes, par effet du balancier, ont tendance à se sous-estimer à l’extérieur et en relation,
ou pour le moins à ne pas oser exprimer (librement) leurs ressentis, sentiments (généraux) et idées.
Ces personnes apparaissent aux autres comme étant, soit timides, soit inhibées, soit taiseuses,
soit discrètes, soit instables, soit manquant d’assurance, soit ennuyeuses, etc.

L’estime de soi fonctionne en interdépendance avec l’estime de l’autre.

De mon expérience*,
se démarquer d’autrui indique un défaut de fonctionnement de l’estime de soi.
Il a été très difficile, dans mon cas, de prendre conscience de ce sentiment de supériorité larvé ;
en effet, lorsqu’on pense qu’on est dissemblable il n’apparaît pas, de prime abord,
de sentiment de supériorité ; parfois, au contraire, on se sent humble.
Et pourtant…

Le sentiment de supériorité revêt plusieurs formes.
Il est ardu, délicat, à reconnaître, le plus souvent.

Exemple :
admettons que je me sente intérieurement supérieur aux autres,
en quoi ce sentiment m’est utile durant mon existence ?
Il ne fait que causer malentendus et décalages entre moi et les autres, des interférences.
Et, au fil du temps, je me rends malheureux et, indirectement, sans en avoir l’intention,
je rends malheureux les personnes qui s’intéressent à moi.

Pour des interactions saines, il vaut mieux entretenir une juste estime de soi.

En introspection (ou auto-analyse),
à chacun d’observer en soi-même le mouvement incessant de l’estime,
car de lire ce propos peut faire penser à quelque chose d’établi, de figé,
car ce sont les limites de la conceptualisation.

En nous également le mouvement est constant,
flux et reflux, inspiration-expiration, sous-estime et surestime de soi.
Le mouvement du balancier.

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Pour ceux(lles) qui se sont intéressés au calcul Ψ de P. Diel :
l’estime de soi se trouve dans le coin « sensation »  du schéma ;
en exaltation, elle devient « vanité ».

Le sentiment de supériorité, sous quelques formes que ce soient, est orgueil
et il n’engendre que des situations vaines, désespérantes, pour soi comme pour autrui.
Lorsque je me surestime, j’ai tendance à sous-estimer autrui,
ce qui forge le mépris et nourrit le jugement accusateur.




Et vice-versa : lorsque je me sous-estime, j’ai tendance à surestimer autrui en société,
ce qui blesse l’assurance et la fierté de soi (ou amour-propre).
Cercles vicieux.



Avec autrui, plus on se sent en sous-estime, plus on stimule l’agressivité de l’autre ou alors,
son instinct de domination ou sentiment de puissance.

Plus on se montre arrogant (surestime de soi), plus l’autre se sent amoindri, dévalorisé ou agressé...
 
Ce type d’attitude ne génère que mésententes, haines, incompréhensions, guerres.
Processus spiralé allant en s'évasant, et cercles vicieux des répétitions.

Rappel : ces états de sur ou sous estime fluctuent constamment durant la journée.
Par exemple : je puis être macho et me sentir supérieur à ma femme
(ce qui a été confirmé, officiellement, par le "grand" D. Trump)
puis, au travail, me sentir inférieur au directeur, etc.
                                               

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* Note : il m’a fallu longtemps pour identifier tout cela en moi,
une quinzaine d'années pour reconnaître mon sentiment de supériorité larvé !
Si cette publication peut aider ne serait-ce qu’une personne, mission accomplie.
Pourquoi ?
Parce qu’il est malsain d’entretenir un sentiment de supériorité ou d’infériorité,
qu’il soit larvé (intérieur) ou exhibé. Cela empêche, soi et les autres, d’avancer ;
et surtout, cela pourrit l’existence, rendant malheureux et insatisfaits.
C’est le relationnel qui en pâtit.

Comment entretenir des relations saines alors que la plupart d’entre nous
oscillent constamment entre sentiment de supériorité et d’infériorité,
sans en avoir conscience ?




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Lien
* Rubrique Paul Diel (extraits d'un de ses ouvrages)

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15 commentaires:

  1. Je pense comme toi en effet qu'il n'est ni bon de se sentir supérieur ou inférieur aux autres, et d'abord qui sommes nous pour nous sentir plus forts ou moins forts. Je préfère de beaucoup les relations aux personnes où il n'y a pas de plus fort ou moins fort mais une cohésion qui fait qu'on apprend de chaque côté, j'aime lorsqu'on s'écoute réellement et qu'on se respecte on apprend alors beaucoup plus dans ce cas de figure plutôt qu'avec des gens qui se croient supérieurs ou inférieurs. Il faut une certaine humilité et alors on avance...

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    1. Ce que tu décris, Vi, c'est ce que j'appelle du "gagnant-gagnant".
      ;)

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    2. oh oui ce n'est pas agréable ces gens qui se croient toujours plus intelligents que .... et qui se la pètent ... du coup tu peux même pas en placer une tellement ils s'écoutent parler ..... Et là tu n'avances pas .... y a rien à tirer de l'affaire (sourire)

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    3. Coucou Saby, me suis souvent retrouvé dans cette situation (de ne pas pouvoir en placer une)...

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    4. Moi aussi ! ;) Du coup, je me tais et j'observe !

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  2. Eric,
    Tout à fait on cherche l'équilibre (ou le déséquilibre) sans vraiment en être conscient à chaque instant. Et après on ne fait quoi ? ce que l'on veut ou peut.
    @+

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    1. Et après ..., on se sent bien, simplement ;
      et les relations de se révéler plus fluides.
      A + Thierry

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    2. Bonjour Eric , tout en te lisant , je me disais que puisque ces états de supériorité et d'infériorité se manifestent constamment au cours de la journée , cela implique de se surveiller en permanence , pour ne pas basculer vers l'un ou l'autre , toujours cette histoire d'équilibre Merci pour tes mots .....je vais me surveiller un peu plus ...Betty H

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    3. Il me semble qu'on se comprend.
      C'est une question de terme : "surveiller".
      De mon expérience, quand on se sent en déséquilibre,
      ben c'est plutôt désagréable ;
      et quand on a conscience et comprend (un tant soit peu) ce qui cause le déséquilibre, ben on rectifie (action de rééquilibrage) d'office, afin de se sentir mieux.
      Pas besoin de se surveiller ni autres. Je veux dire qu'on ne peut pas être toujours parfait, en juste estime constamment (difficile dans une société hiérarchisée, où l'argent marque la "supériorité" et au sein de laquelle nous n'apprenons pas à être en relation de façon plus intelligente, respectueuse, constructive. Dans cette société, ce sont les relations "gagnant-perdant" qui ont le vent en poupe...)

      Dans un premier temps, il s'agit d'y porter de l'attention (parce qu'on ne l'a pas appris, ni à l'école ni ailleurs) et donc, cela demande des efforts, puis, peu à peu, cela se fait "tout seul".

      Être souple, tolérant (envers soi-même), tout en s'observant et en réajustant, rééquilibrant, ce qui a lieu. Cela devient réflexe au bout d'un moment...
      Les déséquilibres se "sentent".
      (Je répète que c'est le terme surveiller qui me déplait, je crois que dans la dynamique, dans l'idée, on est d'ac. Je précise cela pour tous ceux qui liront ces coms)

      En bref : rester cool, relax, en se laissant vivre,
      tout en gardant "un oeil" sur soi.

      Merci Betty H, ton intervention permet de préciser l'attitude...
      ;)

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  3. De ce texte, il s'agit de saisir que :
    ceux qui "souffrent" d'un sentiment de supériorité extériorisé (un peu mégalo), ben ils ne se remettent pas en question (sauf, parfois, en cas de choc, d'accident ou bien sûr, s'ils tombent de leur piédestal).
    Bref, dur dur avec ces personnes.

    Quant aux inhibés, ils croient ne pas être, avoir, de sentiment de supériorité, alors que... (d'où l'emploi de l'adjectif "larvé" dans le propos). Pour ces derniers, le plus difficile est d'identifier ce sentiment ; car après, vu qu'ils se remettent en question (parfois, trop), cela devient facile, évident...

    Ceux(lles) qui saisissent un tant soit peu la dynamique devraient comprendre ce qui est malsain dans notre société, et que les politiciens-marionnettes encouragent, pour le profit des décideurs restant dans l'ombre...
    Même l'Eglise "joue" avec cela, nous plongeant la tête dans la sous-estime de soi notamment par la culpabilité et, je cite "le devoir d'obéir aux supérieurs".
    Qui sont les supérieurs ?
    S'il existe des supérieurs, les autres leur sont donc, forcément, inférieurs...

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    1. Il y a en ce moment un article chez Ey@el qui fait bien écho au tien ! "le manifeste du nouvel ordre mondial". En effet qui seraient les supérieurs ? Doit-on leur obéir ?

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    2. Et encore, surtout :
      qui décide de qui sont les supérieurs ?
      Selon quels critères, quels principes, et que sais-je ?

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  4. Et dire que tout se résume en un seul mot Equilibre !!!! Bon jour Eric , le supérieur serait bien dans la Nature et non chez nous pauvres humains , j'ai beaucoup aimé ton article ..Betty H

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    1. Oui !!

      Je suis content de faire ta connaissance, Betty.
      Pourquoi ? Tu n'as pas réagi à mon com de façon personnelle,
      laissant une éventuelle susceptibilité de côté.
      Signe (pour moi) que tu as de l'Esprit,
      qu'il y a moyen d'entretenir une relation intelligente avec toi.
      Merci Dame, pour ton attitude que je qualifie d'adulte (c'est rare).
      A + Betty H

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  5. Je suis aussi heureuse de te connaître Eric , j'aime apprendre et comprendre , et ici dans cet espace tu le fais , ....Betty

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