La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mercredi 8 mars 2017

Rassemblement inattendu

Je pense, ou plutôt Rêve, tout haut.
 

Ce sujet de réflexion se trouve rangé sous « dialectique »
vu l'idée d'un "groupe/non-groupe".

Un groupe,
un clan, une troupe
(La troupe de l’inattendu était le titre qui m’était venu pour un texte précédent).

Dans mon imaginaire, il serait plutôt question d’un rassemblement ;
un rassemblement de personnes générant le moins possible de dépendances,
en commençant par celle de se retrouver entravé par des devoirs et obligations envers un groupe.

Un groupe sans organisation, sans hiérarchie, sans règle fixe, etc.
Donc, plutôt un non-groupe.

Il y serait question de personnes indépendantes, solitaires ou en couple,
formant, chacune (ou chaque couple), une cellule (ou élément) autonome.
(Ne pas buter sur les termes, il faut bien en employer.)
Par exemple :
un couple avec deux jeunes enfants ne formeraient qu’une cellule.
Un solitaire formerait une cellule, etc.

Il s’agirait d’un regroupement de cellules capables, chacune, d’autonomie.
Autonomie : indépendance de la cellule,
la cellule pouvant fonctionner sans le groupe,
en incluant la capacité de subvenir à ses besoins
(quelle que soit la façon : avoir un pécule, proposer un spectacle,
vendre des pulls tricotés, faire de la musique, par Internet, etc.)

Il m’apparaît certain qu’un rassemblement de cellules autonomes
procurerait à chacun un sentiment de sécurité
et cela génèrerait une force ; voire même,
une forme subtile (intangible) protégeant l’ensemble.

Pour autant que la communication entre les cellules soit intelligente,
le non-groupe, quel que soit le nombre de cellules présentes,
devient une sorte d’entité puissante, à facettes et ressources multiples.

Un fonctionnement par cellules autonomes permettrait à chacun
de donner de lui-même, de développer son potentiel,
à son rythme, à sa façon, sans pression extérieure (autre qu’événementielle).
Chaque individu, de chaque cellule, procurerait au groupe une énergie particulière,
ce qui, les diverses énergies particulières rassemblées,
finirait par créer la force d'un non-groupe.

Un non-groupe car chaque cellule serait, pour les autres cellules,
à la fois importante (complémentarités),
et à la fois accessoire, non indispensable.

Le fonctionnement du non-groupe se définirait de lui-même,
se construirait au fur et à mesure des événements et besoins.

Pour être sûr de se comprendre :
ce non-groupe fonctionnerait tel un ensemble
et tout autant comme des éléments séparés.
Ainsi, chaque cellule de se sentir libre,
car non dépendante du groupe (et le groupe n’attendant rien d’elle),
libre de rester dans un endroit ou de suivre un autre chemin, etc.

Ensemble, pas de règles type communautaires.
Pas de devoir manger en même temps ni autres.
Ainsi, un solitaire par exemple, mange seul s’il le souhaite.

À partir de ces quelques données,
le non-groupe d’avancer, d’improviser,
de trouver des endroits agréables où s'installer un temps,
en agissant avec créativité en fonction de ce qui advient…

Apprendre à vivre ensemble, ingénieusement,
au rythme des pas et battements des cœurs,
avec intelligence et bon sens,
sans attente ni envers l’un ou les autres, ni envers le groupe,
ce qui demande une certaine maturité comportementale.

La Terre a toujours, jusqu’ici, produit de quoi nourrir et désaltérer.

Avoir confiance, croire en son propre potentiel.
Se surprendre soi-même. Se dépasser.

Se relier.

Provoquer l’inattendu en sachant surfer sur les événements,
vivre en respirant amplement,
et s’émerveiller d’un grandiose petit moment de pure joie éphémère…

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Commentaire

Ce propos me vient, en plus du Rêve de bohème,
du constat que : de plus en plus de personnes vivent seules,
déçues par cette existence et par la façon sociale d’interagir.
J’en suis venu à me demander pour quelles raisons ces personnes
ne se regroupent-elles pas, en évitant les pièges des groupes « on partage tout »,
et en réaménageant, réinventant, un vivre ensemble ?

Le fait me paraît indéniable : en ce monde, à l’extérieur,
seul, chacun est fragile, n’ayant d’autre choix que de subir le système social.
Alors qu’en se regroupant, nous deviendrions plus "consistants".

Sur l’extérieur, on n’arrive à rien en restant seul ; on reste un témoin,
en se tenant dans son cocon, dans sa tanière, où l’on se protège.

Ce monde, cette Terre est à disposition de tous pareillement,
Elle Est pour chacun, tout autant, sans distinction,
ni de fortune ni autre absurdité mentale et cupide.

En faisant rejouer incessamment le passé,
les porcs, charognards et requins agissent de concert,
même s’ils ne cessent de se tirer dans les pattes.
Autodestruction à petit feu et moult souffrances psychologiques pour tous.

Soyons plus intelligents qu’eux…

La "sortie" à ce désastre sivilisé ne peut se trouver que dans l’inconnu.
Pour échapper à ce système dépravé et des plus corrompus,
pourtant pensé et calculé par des intellectuels,
l’imprévisible.

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8 commentaires:

  1. Ce rassemblement me convient, être ensemble mais pas enchaînés, être coopérants mais pas communautaires. Tout ce que j'aimerais ! ;)

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    1. Yo, on est deux, c'est déjà un petit non-groupe !
      ;)

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  2. "ce qui demande une certaine maturité comportementale" Cette phrase m'interpelle vraiment ...
    Tu crois la chose possible ? elle me semble tellement utopique au milieu du monde actuel ;)

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    1. Bonne question (sans raillerie ) !!
      Oui, je crois la chose possible, mais hors du monde actuel (hors son fonctionnement), et avec des personnes mûres.
      Thierry, ci-dessous, l'écrit : "se centrer".
      Si chacun reste centré sur soi-même, autonome, ce serait possible...
      Pour le moins, cela vaudrait le coup de tenter.
      ?
      ;)

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  3. Oui mais comme tu écris "Je pense, ou plutôt Rêve, tout haut." OUI Oui rêvons !!!!

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    1. Rêver, en ce moment, c'est tout ce qu'il nous reste, j'ai l'impression

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  4. Se centrer, puis se rassembler autour de ce qui nous réunit. Simple mais va t en trouver une place du village...

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  5. Ta première phrase me "parle", Thierry.
    On trouvera une place dans un champ, à l'orée d'une forêt...
    Dans les villages, on passe, relie, surprend, amuse,
    et troc de quoi manger et autres...

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